VIDEOMEGAN YOUNG : LA PLUS BELLE FEMME DU MONDE EN 2013
MISS PHILIPPINES PREND LA COURONNE
NUSA DUA (Indonésie), 28 sept 2013 (AFP) - Miss Philippines, Megan Young, a remporté samedi le titre de Miss Monde, juste devant Miss France, au cours d'une cérémonie sur l'île indonésienne de Bali placée sous haute sécurité en raison de l'opposition d'islamistes qui avaient promis de perturber la cérémonie.
La jeune femme de 23 ans, dont le pays avait déjà été classé à la deuxième place l'an dernier, a battu cinq autres finalistes, notamment la Française Marine Lorphelin, première dauphine. Au total, 129 Miss concouraient. Toutefois deux ont déclaré forfait.
"Non, je ne suis pas trop déçue", a déclaré Miss France lors d'une conférence de presse juste après l'annonce des résultats. "C'était un grand bonheur... de représenter mon pays", a ajouté en français la première dauphine âgée de 20 ans.
"Nous sommes tellement fiers d'elle", a réagi sur Twitter la directrice générale de la Société Miss France, Sylvie Tellier. Le titre échappe à la France depuis 60 ans, la dernière Miss Monde française ayant été Denise Perrier en 1953. Samedi, la troisième place est revenue à Miss Ghana, Carranzar Naa Okailey Shooter.
La nouvelle Miss Monde, la Philippine Megan Young, est née aux Etats-Unis mais a quitté ce pays à l'âge de 10 ans. Étudiante en cinéma, elle a fait quelques apparitions à l'écran. Son rêve est de passer derrière la caméra et de devenir réalisatrice. Elle se décrit elle-même comme "une personne ambitieuse" qui adore lire les livres d'Harry Potter et les jeux vidéo, selon le site Internet des Miss Monde.
Ne reniant pas la tradition des Miss, la lauréate s'est effondrée en larmes en recevant la couronne, arrivant difficilement à dire qu'elle serait "la meilleure Miss Monde de tous les temps". La cérémonie, qui avait lieu pour la première fois en Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde, avait été placée sous haute sécurité après la colère d'islamistes dénonçant un "concours de prostituées".
La station balnéaire huppée de Nusa Dua, dans le sud de Bali, avait été transformée en camp retranché pour l'occasion. L'enclave d'hôtels de très grand luxe était gardée par un impressionnant dispositif de sécurité, avec forces antiémeutes, canons à eau et chiens policiers, tandis qu'à l'intérieur du Centre des congrès entouré de palmiers, les Miss se déhanchaient devant les caméras de 180 pays pour un spectacle de danse indonésienne.
Bali, qui avait été le théâtre en 2002 du pire attentat qu'ait connu l'Indonésie, avec 202 morts, craignait la colère des islamistes qui avaient juré de perturber le concours.
Les ambassades des Etats-Unis, du Royaume-Uni, et d'Australie avaient averti leurs ressortissants d'un possible "attentat" contre la compétition, sans plus de précisions.
Des milliers de musulmans radicaux étaient descendus dans la rue ces derniers mois, poussant le gouvernement à ordonner que la finale, prévue près de la capitale Jakarta, soit transférée à Bali.
Cette île paradisiaque est la seule région d'Indonésie à majorité hindouiste, et non musulmane comme le reste du pays. Habituée des hordes de touristes occidentaux qui s'exposent à moitié nus sur ses plages de sable fin, Bali ne s'offusque pas des tenues légères arborées par les Miss.
Mais le déménagement n'avait pas suffi à calmer la colère des radicaux qui promettaient de venir perturber la finale. Mais les islamistes ont dû se contenter de se réunir à Sentul, ville de la banlieue de Jakarta où devait initialement se dérouler la finale.
Quelques centaines y ont tenu une séance de prière en signe de protestation. "Nous rejetons les Miss Monde, ici et partout", a lancé à l'AFP un membre du Front des défenseurs de l'islam (FPI), Ustad Maman. La colère des islamistes contre Miss Monde ne semble pas être majoritaire en Indonésie, à l'islam largement modéré.
Plutôt que de demander l'annulation du concours comme les radicaux le font, certaines musulmanes ont ainsi préféré mettre en place leur propre version du concours de beauté. Le titre de "Miss Musulmane" a ainsi été décerné le 18 septembre en Indonésie à une Nigériane, après des récitations du Coran, des défilés en voile islamique et des séances de prières.