MENZIES AVIATION JETTE L'ÉPONGE
La deuxième plus grande entreprise mondiale de services d'aviation, liée à AHS par un contrat de services techniques, annonce qu'elle met fin à ses activités au Sénégal, suite à des "décisions unilatérales" de l'administrateur provisoire nommé par la CREI
Malick NDAW |
Publication 22/07/2013
Menzies Aviation Services, société londonienne coté en bourse, vient de jeter la passerelle qui la reliait depuis 2003 avec son partenaire AHS (Aviation Handling Service) au Sénégal, l'une des sociétés attribuée à Karim Wade dans le dossier de la traque des biens mal acquis. A travers un communiqué transmis hier à notre rédaction, Forsyth Black, Directeur Afrique, Moyen-Orient & Inde de Menzies Aviation, annonce l'arrêt de ses activités au Sénégal.
Depuis le début de la traque des biens mal acquis, qui dit AHS (Aviation Handling Service) dit Karim Wade, actuellement en détention à la prison de Rebeuss. Dans le même contexte, qui dit AHS dit Menzies Aviation, deuxième plus grande entreprise mondiale de services d'aviation et avec laquelle AHS est liée depuis 2003 par un contrat de services techniques qui coure jusqu’à 2017 et auquel Forsyth Black, Directeur Afrique, Moyen-Orient & Inde de Menzies Aviation plc, vient de mettre un terme.
«Menzies Aviation a mis fin à ses activités aéroportuaires d’appui et de manutention au Sénégal, depuis le vendredi 19 Juillet 2013 à 12H00». C’est par un communiqué transmis hier dimanche à notre rédaction que Menzies Aviation, la deuxième plus grande entreprise mondiale de services d'aviation ; nous apprend ainsi l’arrêt de ses activités au Sénégal.
Selon les termes dudit communiqué, l'administrateur provisoire d’Aviation Handling Services (AHS), M. Sylla, ayant « pris certaines décisions unilatérales sur la structure d’appui qui permet à Menzies d’exécuter ses obligations en vertu de son accord de services techniques avec AHS, il en résulte que Menzies n’est plus en mesure de remplir ses obligations dans le cadre de cet accord ».
Pour rappel, la société AHS qui opère sur la plateforme de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, est supposée être une « mante religieuse » composée de sociétés-écran installées en Afrique (Sénégal, Ghana, Guinée Equatoriale, Guinée Bissao, Niger) et Moyen orient (Jordanie), a été placée sous administration provisoire, de même deux autres sociétés (ABS et DP world), suite à une décision de la Crei (Cour de répression de l’enrichissement illicite) dans le cadre de la traque des biens mal acquis qui vaut au fils Wade de croupir aujourd’hui en prison. Celui-ci est soupçonné d’être à la tête d’une galaxie de sociétés aux contours nébuleux dont AHS qui, par un contrat d’exclusivité qui date de 2003 et coure jusqu’en 2017, bénéficie d’un appui commercial, technique et logistique de Menzies Aviation.
Deuxième plus grande entreprise mondiale de services d'aviation qui disposerait d’un chiffre d'affaires de 1,1 milliards de dollars (697 millions d’Euros) en 2012, Menzies aviation services intervient dans 132 aéroports à travers 30 pays en Europe, aux Amériques, en Océanie et en Asie du Sud-est, ainsi qu’en Afrique, Moyen-Orient et Inde.
Outre l’autorisation pour AHS d’utiliser la marque et les services de Menzies au Sénégal, ce sont les véritables liens entre les deux entités AHS et Menzies (qui regroupe deux divisions : Menzies Aviation et Menzies Distribution) qui donneraient la « nausée », selon les résultats des enquêtes connus jusqu’ici dans le cadre de ladite traque. Tout au moins sait-on que dans le cadre de leur partenariat, la société dirigé par Forsyth Black et basée en Afrique du Sud, percevrait et dans des conditions des plus lugubres, des royalties à hauteur de 5% voire de 7,5% du chiffre d’affaires global de toutes les escales AHS pour l’utilisation de son nom, soutien commercial et logistique en personnel.
En tout état de cause, le réquisitoire introductif du Procureur spécial près la Crei et datant du 17 avril dernier, faisait état d’un procédé plus élaboré établissant que Karim Wade a sorti du capital de ses sociétés les personnes physiques pour introduire des sociétés offshore, à travers Menzie middle east and Africa, entre autres.
Rappelons cependant qu’en avril dernier, le même Forsyth Black réagissant aux soupçons portés sur AHS, parlait d’ « allégations » et de « confiance, durable et fructueuse » avec les actionnaires d’AHS.
