MICMAC AUTOUR DE L’ARGENT D’UNE TONTINE
LA TRANSITAIRE DETOURNE LES COTISATIONS DES MEMBRES
Une affaire d’abus de confiance a pollué les relations entre des membres d’une même structure. Une plainte a été déposée contre une transitaire-trésorière pour des pratiques frauduleuses au commissariat de police de la ville de Guédiawaye. Elle a été interpellée puis déférée au parquet.
Salimata S. a été grugée par sa camarade de tontine-transitaire Madiène Mb. La gérante de tontine a confié les cotisations des membres de sa structure évaluées à 1 million 50 mille francs à la transitaire aux fins de lui garder l’argent dans son compte en banque. Mais, celle-ci s’est montrée indigne de confiance à l’égard de la gérante de la structure.
Voilà des années que la présidente de la tontine dirige quatre associations à vocation de crédit et d’épargne constituées de femmes dont la transitaire Salimata S. dans leur quartier. Les membres des associations versent régulièrement leurs cotisations et s’acquittent parfois des amendes reversées dans les caisses.
Ainsi, à la veille des fêtes de tabaski, elles se retrouvent dans une maison et redistribuent le pognon aux différentes adhé- rentes, histoire de permettre à toute de faire face aux dépenses liées à l’évènement religieux. Ne disposant pas de compte bancaire, Madiène, la présidente de la tontine, s’en ouvre à sa camarade-transitaire, Salimata S, qui lui affirme détenir un compte bancaire dans une institution financière. Le 24 avril 2014, elle lui remet alors la somme de 750 mille francs moyennant un bordereau de versement de la banque. D’autres versements s’en suivront jusqu’à hauteur de1 million 50 mille francs.
A l’approche de la tabaski, Madiène, comme de coutume, se rend au domicile de sa camarade-transitaire pour récupérer l’argent puis le redistribuer aux membres des associations. Mais, celle-ci lui indique avoir prêté le pognon à un certain Pape T, qui selon elle, était confronté à des difficultés financières. Elle lui remet toutefois la somme de 400 mille francs et promet de lui verser le reliquat évalué à 650 mille francs.
Seulement, depuis lors, elle peine à honorer ses engagements et autres promesses. Lasse d’attendre, la présidente de la tontine dépose une plainte contre la transitaire pour abus de confiance au commissariat de police et se constitue partie civile. Elle affirme avoir été roulée dans la farine par sa camarade de confiance et lui réclame le remboursement de l’intégralité du reliquat.
«Quand je l’ai interpellée pour faire le dispatching des cotisations aux membres, elle m’a dit avoir prêté l’argent à un certain Pape T. Je lui ai confié le fric pour qu’elle le garde dans son compte bancaire dès l’instant que je n’en disposais pas. Je lui faisais entièrement confiance. Elle fait partie des membres des quatre associations», soutient la gérante de la tontine.
La mise en cause a réfuté les allégations de son accusatrice et affirme lui devoir la somme de 54 mille 500 francs. A l’en croire, c’est plutôt la présidente de la tontine qui lui doit 600 mille francs. D’où, renchérit-elle, le refus de continuer à verser ses cotisations.
«A la veille de la tabaski, elle a fait le partage de l’argent aux différentes membres des associations sans moi. Elle prétextait que je lui devais de l’argent dont j’ignore le montant. J’ai par la suite cessé de participer au renflouement des caisses par mes cotisations.
Elle a débarqué chez moi pour me réclamer de l’argent alors que je ne lui devais rien. Je lui ai dit d’aller saisir la justice pour qu’on puisse nous départager. Mais, en réalité, c’est bien elle qui me doit 600 mille francs. Je n’ai pas voulu déposer une plainte contre elle à cause de ma famille qui m’en a dissuadé», déclare-t-elle.