MIMI AUX URGENCES - ELLE A FAIT SA PASSATION DE SERVICE HIER
LE CHEF DU GOUVERNEMENT FACE AUX ATTENTES SOCIALES
Les hommes passent, les institutions demeurent. Ce n’est pas un vain slogan mais bien une réalité politique. Abdoul Mbaye a vécu hier ses derniers moments à la Primature en passant le témoin à son successeur, Aminata Touré.
Le calme olympien du couloir du 9ème étage du Building administratif a été rompu hier après-midi. Juste pour un instant que la marche de la République impose. Une passation de service entre un ancien et un nouveau Premier ministre. Personnels de la Primature, membres du cabinet du Premier ministre sortant, journalistes…, ont pris d’assaut la moitié du corridor. L’émotion était lisible sur certains visages.
Celui de Abdoul Mbaye ne laisse transparaître la moindre trace de stress mais une sérénité apparente. La passation de service respecte l’étape du huis clos. Le banquier s’enferme dans un bureau avec son successeur Aminata Touré. Dehors, l’impatience est visible dans les rangs. Cameramen et photographes guettent les moindres mouvements. La presse est installée près de la porte de l’ascenseur réservé aux officiels. Prête aussi à immortaliser une dernière image de Abdoul Mbaye à la Primature.
Mimi Touré : «Accélérer tout en restant réaliste»
Soudain, celle du bureau du Premier ministre s’ouvre. Accompagné de son garde du corps, Abdoul Mbaye avance à petits pas. Il prend le temps d’échanger quelques mots avec ses désormais anciens collaborateurs. Puis, il est raccompagné par Aminata Touré. Le temps que l’ascenseur s’ouvre, ils ont échangé. Tout sourire. Le Premier ministre sortant n’a pas jugé nécessaire de s’adresser à la presse contrairement à son successeur.
«Il m’a souhaité bonne chance. Cela montre encore une fois que le Sénégal a des institutions solides», s’est réjoui le nouveau chef du gouvernement. Le moment de l’euphorie et des protocoles semble être derrière Aminata Touré. La réalité du pays exige d’autres attitudes. Le réalisme est le credo du nouveau Premier ministre malgré l’expression d’une détermination à accélérer le rythme de travail. «Nous mesurons l’impatience de nos concitoyens et il faudra délivrer des résultats rapidement, en restant évidemment réaliste parce qu’il ne faut jamais oublier que nous sommes un pays à ressources assez limitées», relativise-t-elle.