MIMI COGNE À TOUT VA
RENCONTRE AVEC DES LUTTEURS DE GRAND-YOFF
Aminata Touré est de plain pied dans la bataille pour le contrôle de la mairie de Grand Yoff. Chez Mbaye Samb où elle a été reçue par le staff de l’écurie Grand Yoff-Mbollo que dirige Zarco, c’est à peine si elle n’a pas accusé ses adversaires socialistes de s’être servis des populations durant ces cinq dernières années. Elle s’est attaquée à Khalifa Sall, a cogné le maire de la commune Mamadou Mbaye avant de se faire passer pour l’avocat des lutteurs et de leurs écuries.
Le combat que se mènent Aminata Touré et Khalifa Sall pour le contrôle de la mairie de Grand Yoff dirigée par Mamadou Mbaye est parti pour être épique. Même s’ils se sont jusque-là gardés de verser dans la polémique, le discours, lui, a commencé à prendre une autre tonalité.
Et c’est le Premier ministre qui ouvre les hostilités. Chez le Conseiller économique et social Mbaye Samb, où elle était reçue par les membres de l’écurie Grand Yoff Mbollo, c’est à peine si Aminata Touré n’a pas accusé Khalifa Sall et Mamadou Mbaye de s’être servis des populations.
«C’est vrai que ce sera la saison des promesses. Vous entendrez toutes sortes de promesses avec les élections qui pointent. Mais que ceux qui avaient bénéficié de votre confiance vous disent ce qu’ils ont fait ! Durant ces cinq années, qu’est-ce qu’ils ont fait du budget ?», a demandé Mimi Touré qui laisse entendre que sa conviction est que pour la majorité des mairies, le budget n’a servi qu’à caser un personnel politique.
«Je pense qu’on devrait changer les choses. Aller même vers la mise en place d’une loi qui ferait que seuls 30% soient affectés au personnel et les 70% du budget au fonctionnement des mairies.»
Pourquoi elle veut devenir maire
Comme pour dire aux lutteurs qui étaient très contents de la recevoir que si elle est élue maire de la commune, rien ne sera plus comme avant, Aminata Touré de révéler que son ambition et celle de ses camarades de parti, c’est de faire en sorte que la confiance placée au président de la République puisse être prolongée dans les communes. «Après l’Assemblée nationale, nous voulons une majorité dans les collectivités locales.
Avec la nouvelle dynamique bâtie autour du Plan Sénégal émergent, nous voulons avoir une commune qui sera au centre des décisions du gouvernement.» Même si on ne peut pas résoudre tous les problèmes de Grand Yoff, a-t-elle ajouté, on va travailler ensemble à moderniser la gestion et apporter les moyens.
Auparavant, Mimi Touré a tenu à saluer le travail de tous les acteurs de la lutte. La lutte, a-t-elle tenu à témoigner à Bécaye Mbaye (qui était de la partie), participe au renforcement de la cohésion nationale. C’est la raison pour laquelle, dit-elle, elle va demander à ce que les pagnes qui étaient jadis utilisés dans les «bakk» reviennent dans l’arène. Leur confection participera fondamentalement à booster l’économie et permettre à certains qui n’avaient pas de revenus de pouvoir gagner quelque chose grâce à la confection de ces pagnes.
Autre élément sur lequel le Premier ministre a insisté samedi dernier, c’est le manque criant d’infrastructures sportives. Sur ce point précis, le chef du gouvernement estime que les maires, au cours de l’exercice de leur mandat, penser à réhabiliter les infrastructures sportives.
«Les lutteurs ne sont pas des délinquants…»
Sur les difficultés que rencontrent les athlètes en fin de carrière, Mimi Touré de rappeler qu’il y a des paquets d’assurance maladie par personne. C’est 10.000 F Cfa par lutteur. Si les lutteurs et les écuries n’ont pas les moyens de satisfaire à cette exigence du sport liée à leurs prises en charge sanitaire, propose-t-elle, les supporters et les habitants d’un quartier comme celui de Grand Yoff qui concentre énormément de personnes, peuvent par une contribution symbolique de 10 à 100 F, gérer cela. Et c’est sur ce plan, a-t-elle laissé entendre, qu’elle veut intervenir pour appuyer les lutteurs de son quartier.
Elle a ajouté également ne pas être en phase avec l’opinion du plus grand nombre de citoyens qui considèrent que le seul métier que les lutteurs puissent faire s’ils ne sont plus en activité, c’est servir de nervis, de gros bras aux hommes politiques. «Un lutteur n’est pas un nervi. Il ne faut pas que les lutteurs acceptent d’être utilisés par les hommes politiques pour des faits de violence. Les lutteurs ne sont pas des délinquants, des gros bras dont doivent se servir les hommes politiques qui ne nourrissent que des ambitions personnelles.»