MIMI MESURE SA CADENCE
ÉVALUATION DE LA DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE
Mme le Premier ministre Aminata Touré préside ce mercredi une réunion technique avec les bailleurs, consacrée au suivi et à l’évaluation notamment de sa Déclaration de politique générale. Le président de la République avait, il y a quelques mois, fixé des échéances au gouvernement pour la finalisation de certains dossiers, notamment celui de la création de l’emploi des jeunes. Ce dossier a-t-il réellement avancé ?
Le gouvernement dirigé par Mme Aminata Touré devait, selon les directives du Chef de l’Etat, Macky Sall, dans le courant du mois de novembre dernier, «finaliser un plan d’urgence pour l’emploi des jeunes en tenant compte des actions de recrutement déjà engagées et élaborer un plan de rationalisation des structures et agences œuvrant dans le domaine de l’emploi des jeunes, de même qu’un dispositif statistique et de suivi-évaluation performant de la politique de l’emploi». C’était lors du conseil des ministres qui avait suivi la déclaration de politique générale de Madame le Premier ministre. Ce plan d’urgence pour l’emploi des jeunes a-t-il été exécuté à cent pour cent ?
Certes, il y a une prise en compte des actions de recrutements déjà engagées, surtout par le cabinet du ministère de la Fonction publique, même s’il y avait peu d’élus, sur fond de polémique.
Il a aussi été question dans ce délai d’élaborer un plan de rationalisation des structures et agences œuvrant dans le domaine de l’emploi des jeunes. Sur cette question, le gouvernement a pris la décision de dissoudre ces nombreuses agences. Quid de la nouvelle structure ? Est-elle réellement opérationnelle ? Il y a comme qui dirait une sorte de passage à vide entre la dissolution des agences et l’opérationnalisation de la nouvelle structure qui a tout l’air d’une coquille vide.
Pour ce qui est du «dispositif statistique et de suivi-évaluation performant de la politique de l’emploi» est-il réellement mis en place ? Cet instrument, indispensable aux projections, est-il capable, à ce jour, de fournir à un chercheur qui s’intéresse au nombre de chômeurs dans ce pays, des chiffres fiables ? Ce n’est pas encore le cas.
Le Président Macky Sall avait, dans le même délai, demander au gouvernement «d’élaborer, au regard du potentiel exceptionnel de l’artisanat en matière de création d’emplois, un Programme spécial de développement de l’artisanat national».
A ce jour, nous n’avons pas souvenance que ce Programme existe, à moins que ça soit une affaire d’experts enfermés entre quatre murs.
En principe, sur ce dossier, le gouvernement devait s’appuyer sur «la relance du Projet mobilier national en veillant à la mise en cohérence des produits de la formation technique et professionnelle avec les besoins du marché du travail et à l’implication des partenaires techniques et financiers de l’Etat».Les plaintes et complaintes de nos artisans alimentent régulièrement les colonnes des journaux et leurs voix se font entendre dans les studios de radios et les plateaux de télévision. Ils continuent à se plaindre de «l’invasion» des mobiliers importés et des «poubelles» qui viennent de l’autre côté de l’Atlantique. Nos artisans prennent leur mal en patience.
Et les financements de 18 milliards de francs Cfa de la Banque africaine de développement et de 10 milliards de la Banque islamique de développement ? Cet argent servira au développement des activités génératrices de revenus pour les femmes et les jeunes filles. Aujourd’hui de nombreux groupements féminins ont reçu des enveloppes des mains du ministre de tutelle.
Le chef de l’Etat avait aussi demandé aux ministres d’«innover en matière de financements des projets des jeunes et des femmes par la mobilisation des institutions financières décentralisées crédibles, le renforcement des capacités des jeunes entrepreneurs en matière de montage de projets, à travers l’accompagnement de structures dédiées». Quel membre du gouvernement est en train d’appliquer cette directive ? La formation des jeunes entrepreneurs est-t-elle réellement prise en compte ? En tout cas le discours de nombre d’entre eux semble prouver le contraire.
Le Programme national de recensement et de recasement des marchands ambulants dans des infrastructures appropriées, et à des conditions financières souples et adaptées, a-t-il réellement eu le coup d’accélérateur escompté ? La récente marche des ambulants prouve qu’ils ne sont pas contents.
En ce qui concerne la mise en place des Domaines agricoles communautaires (Dac) dans tous les départements, on en est à combien à ce jour ?
Il est question d’une évaluation périodique permettant de voir les avancées. C’est à cet exercice que va se livrer aujourd’hui, mercredi, Mme le Premier ministre Aminata Touré qui va présider une réunion technique avec les bailleurs, consacrée au suivi et à l’évaluation notamment de sa Déclaration de politique générale.