"MON SANG POUR LES AUTRES"
MANQUE DE SANG DANS LES STRUCTURES SANITAIRES
Au Sénégal, le nombre de décès à cause de l'indisponibilité de poches de sang dans les structures sanitaires ne cesse d'augmenter. Pour remédier à cette situation, les clubs Rotary en partenariat avec le Centre national de transfusion sanguine (Cnts) envisagent de collecter 1 000 poches de sang. Ceci à travers une opération de don de sang qui se tiendra les 9 et 10 mai prochain à la piscine olympique.
Donner son sang n’est pas encore une préoccupation majeure au Sénégal. Et les chiffres effarants en terme de décès pour indisponibilité de sang dans les structures sanitaires l’illustrent si bien. D’après le Dr Nabil Gazal, cinq femmes meurent quotidiennement pendant un accouchement faute de sang. Une situation qui perdure car face à une forte demande en sang, le Sénégal connaît une faiblesse dans l’offre.
Le docteur Nabil Gazal s’exprimait hier au cours d’une conférence en prélude à une campagne de don de sang qui se tiendra demain et après demain samedi à la piscine olympique de Dakar. Cette action de collecte de sang dénommée “Mon sang pour les autres” est une action des Rotary clubs du Sénégal en partenariat avec le Centre national de transfusion sanguine (Cnts).
“D’après les normes de l’Oms, c’est 9 à 10 donneurs pour 1 000 habitants alors qu’actuellement au Sénégal, nous sommes à 4 donneurs pour 1 000 habitants. C’est vraiment peu. Il faut que nous arrivons à atteindre les normes pour une autosuffisance en sang”, a avancé Dr Gazal, membre du Rotary club Dakar. Il a regretté qu’en une année, 825 femmes meurent au Sénégal à cause de cette situation qui est également à la base du décès de 30 000 enfants chaque année.
“On veut se battre pour avoir suffisamment de sang afin de réduire ce chiffre à 10 000 décès avant de réduire de façon considérable ce taux de mortalité quand on atteindra une autosuffisance en sang”, dira le docteur qui ajoute que sur 100 000 naissances, environ 400 à 500 décès sont enregistrés.
Auparavant, Brigitte Daluz, pharmacienne et membre du Rotary Dakar, a affirmé que 25% des décès survenus au cours des accouchements sont la conséquence de cette insuffisance de sang. De son côté, le Dr Moussa Seck a insisté sur la noblesse du geste qui consiste à donner son sang.
“Le don de sang n’a aucune barrière, ni religieuse, ni ethnique ni raciale. C’est un geste simple et qui ne présente aucun risque car réalisé à base de matériel stérilisé”, a soutenu M. Seck. En moyenne, le Cnts collecte 55 000 poches de sang par an, alors que ses besoins annuels sont de l'ordre de 200 000 poches de sang.
Pour rappel, la campagne “Mon sang pour les autres” a été créée à Toulouse en 1998, à travers une collecte à hauteur de 500 et 1000 poches de sang.