MONACO, PAS SI SEREIN, POUR RECEVOIR NANTES
LIGUE 1
Malgré six points d'avance sur Lille et une demi-finale de Coupe de France, Monaco, 2e de la L1, accueille Nantes avec des doutes dimanche lors de la 32e journée.
Battu par Evian (1-0) la semaine dernière, l'ASM n'a gagné que deux fois lors des cinq dernières journées (défaite à Saint-Etienne, nul face à Lille) contre deux victoires face à Sochaux et... Lyon, lors d'un match où les erreurs d'arbitrage en faveur de Monaco ont fait couler beaucoup d'encre.
Entre temps, Monaco a certes écrasé Lens en quart de finale de la Coupe (6-0) mais il connaît des difficultés.
Une fois de plus, la semaine dernière, Claudio Ranieri a pris tout son monde à revers. Alors qu'il martelait jusqu'alors que rien n'était acquis dans la course à la qualification directe pour la Ligue des champions, il a assuré que son équipe était certaine d'atteindre son objectif.
"C'est normal de dire cela, reconnaît-il sibyllin. C'est pour équilibrer devant les médias. Un entraîneur, s'il a du caractère, doit prendre la pression. Après une victoire, l'équipe a bien joué. Après une défaite, c'est la faute de l'entraîneur. J'en ai fait quatre cette saison."
Nul doute qu'une cinquième n'est pas dans ses plans. Alors, il positive en externe. Mais met la pression sur ses joueurs en interne.
"Je ne suis pas préoccupé (par le fait que Monaco prenne moins de points actuellement), lâche-t-il. Ce n'est pas une période difficile. Pour nous, le Championnat et la Coupe de France commencent maintenant. C'est la dernière ligne droite. On doit voir les joueurs, l'entraîneur."
"Je ne suis pas forcément confiant, nuance Jérémy Toulalan, le +taulier+ du milieu monégasque. Je parle par expérience. Tant que mathématiquement rien n'est fait, ce sera difficile. Contre les +soi-disant+ petites équipes, on n'est pas forcément performant."
- 'Derniers dans les duels' -
C'est pourtant ce qui attend Monaco jusqu'à la fin de la saison. A commencer par Nantes, "qui jouera derrière et procèdera par contre", indiquent en chœur Ranieri et Toulalan. "Nous n'aurons que des matches comme ça désormais, s'inquiète l'ex-Nantais. Il faudra donc mettre plus d'engagement qu'actuellement".
"L'engagement doit se voir dans les duels, souligne-t-il encore. Il faut travailler tous ensemble pour récupérer le ballon plus haut et gagner en fraîcheur devant le but."
Cela fait d'ailleurs plusieurs semaines que Ranieri insiste sur ce point. "Nous sommes derniers de L1 au classement des duels remportés, s'insurge l'Italien. Je veux voir mes joueurs plus agressifs, plus puissants. Ma philosophie est simple: sans caractère, la qualité ne suffit pas. Si tu es faible, tu ne réagis pas. Il faut être fort pour réagir."
Autrement dit, Ranieri n'accorde aucun passe-droit. Eric Abidal, pas certain d'être aligné contre Nantes, l'a bien compris. "Quand il fait un choix concernant Eric, ça ne pose aucun problème au vestiaire, souligne Toulalan. On n'en parle pas. C'est difficile pour lui, il veut jouer. Il a eu un contrecoup logique après une longue absence et sa maladie. Mais, lui, plus que le groupe, est touché."
Toulalan adhère clairement donc à ce type de management. "Je ne suis pas sûr que cela soit un coaching agressif, répond-il. Certains entraîneurs autorisent des écarts. Lui met tout le monde sur un pied d'égalité. Je suis partisan de cela. Comme Claude Puel (qu'il a eu à Lyon), il fait des choix et il faut gagner sa place à l'entraînement."
A Monaco, chacun est donc bien sous pression dans la dernière ligne droite d'une saison qui doit voir le club "se qualifier en Ligue des champions et remporter la Coupe de France", conclut Toulalan.