Mondial 2014: "Traitez bien" les visiteurs !

Le patron du Comité d'organisation de la Coupe du monde 2014 (COL), Ricardo Trade, exhorte, dans un entretien à l'AFP, les manifestants brésiliens qui descendent dans les rues à "bien traiter" les touristes pendant la grande messe mondiale du football (12 juin-13 juillet).

QUESTION: Comment les manifestations ont-elles affecté l'organisation du Mondial ?

REPONSE: Les manifestations sont démocratiques dans un pays démocratique exception faite pour les violences et saccages que personne ne soutient. Elles continuent depuis la Coupe des confédération de juin. Les manifestants réclament de meilleurs services publics(santé, éducation, sécurité) ce qui est légitime. Nous ignorons ce qui se passera pendant le Mondial. L'important est que le gouvernement nous ait garanti le droit d'aller et venir (...) Un récent sondage montre que plus de 70% de la population est favorable à la Coupe du monde et que ce sera bien pour le Brésil.

Q: Quel est votre message à ceux qui manifesteront pendant le Mondial ?

R: Manifestez pour ce que vous croyez être juste, le pays progresse et a encore besoin de réduire ses inégalités mais n'oubliez pas que nous faisons venir un événement important pour notre pays. Traitez bien ceux qui viendront ici. Pendant la Coupe des confédérations les gens ont pu aller au stade et assister aux matches.

Q: L'annulation récente du Soccerex à Rio, le grand rendez-vous mondial du foot-business, porte-t-elle préjudice au Mondial ?

R: Le Soccerex est un événement privé avec le soutien du gouvernement de l'Etat de Rio; je ne connais pas la cause de l'annulation. Il y a un accord commercial qui a été rompu, je crois. Je ne pense pas que cela affecte la Coupe, parce que celle des confédérations, le merveilleux Réveillon sur la plage de Copacabana, les carnavals de Rio, Bahia et Recife, et les Journées mondiales de la jeunesse catholique (JMJ, avec le pape) sont la preuve sans équivoque que nous sommes capables d'organiser et de bien recevoir tout le monde.

Q: Ce pays est énorme et le Mondial 2014 aura un record de 12 villes hôtes. Quel est le principal défi? Les transports?

R Les grandes distances, la logistique, c'est l'un des défis que nous avons. Il faut aussi traiter avec 12 gouvernements d'Etat, 12 mairies et ce n'est pas facile. Le gouvernement travaille avec les compagnies aériennes pour ouvrir des vols directs pendant la Coupe entre des villes qui n'ont pas de liaison entre elles faute de demande, comme par exemple entre Manaus et Cuiaba. Les compagnies se sont montrées intéressées.

Q: Croyez-vous que les prix exorbitants du logement et du transport puissent faire fuir les touristes ?

R: Le Brésil reçoit moins de touristes que la ville de New York. Le gouvernement a créé un comité pour étudier ce sujet avec le secteur privé pour qu'il y ait un meilleur contrôle pendant le Mondial. En tant que citoyen je pense que le Brésil doit avoir de meilleurs services à des prix plus abordables. Rio est très cher en hôtellerie mais avant on n'investissait pas dans le secteur. Avec la Coupe et les J0 2016, on investit beaucoup et les prix pourraient baisser en fonction d'une offre plus grande.

Q: Quels sont les stades les plus en retard ? Cuiaba ?

R: Non, je ne pense pas. Nos ingénieurs et architectes disent qu'ils seront tous livrés au 31 décembre - avec certains travaux en retard - pour pouvoir disputer fin janvier un match entre les ouvriers (avec 20% de la capacité du stade). Cela permettra de tester la pelouse, l'éclairage, les sièges et le toit. Nous avons entièrement confiance dans les 12 villes. Il manque six stades; nous sommes attentifs et nous les visitons régulièrement.

Q: Quels genre de travaux ne seront pas terminés au 31 décembre ?

R: Les tribunes temporaires du stade de Sao Paulo, par exemple.

Q: Quelle note donneriez-vous à l'organisation de la Coupe des confédérations en juin dernier ?

R: C'est difficile mais je dirais 8,5/10. Nous pouvons gagner un point et demi pour faire une magnifique Coupe du monde.

Q: Que peut-on améliorer ?

R: La livraison tardive des stades à la Coupe des confédérations - qui n'était pas sous ma responsabilité - a retardé l'ouverture du centre d’accréditations; les volontaires n'ont pas eu le temps de se familiariser avec le stade à temps; la concessions des points de restauration sont arrivés au dernier moment parce que le stade n'était pas prêt; il a manqué des volontaires sachant parler des langues étrangères et nous investissons là-dedans pour le Mondial.