VIDEOMondial: Brésil - Pays-Bas, finale de désolation
La finale des perdants: les Pays-Bas, démotivés après la défaite aux tirs au but face à l'Argentine, et le Brésil, pays hôte obligé de bien faire même si rien n'éclipsera l’humiliation contre l'Allemagne (7-1), s'opposent samedi à Brasilia, en match pour la 3e place du Mondial.
"Maintenant on va faire le match (pour la 3e place) faire comme si c'était une finale et terminer avec le sourire. Comme ça on sentira moins de douleur que maintenant", a affirmé Neymar, le seul héros brésilien de ce Mondial, blessé au dos lors du quart de finale contre la Colombie.
Malgré sa fracture à la 3e vertèbre lombaire, la star est venue faire front devant la presse jeudi pour enlever un peu de pression à ses coéquipiers qui se seraient sans doute faits +découper+ par les journalistes.
Car la presse, à l'image des 200 millions de Brésiliens, ne comprend toujours pas la faillite totale de l'équipe lors du "Mineiratzen" ou du "Mineirazo" (écrit aussi "Mineiraço"), selon l'expression des uns ou des autres, pour décrire le traumatisme tiré du nom du stade de Belo Horizonte.
Mais, une autre expression revient souvent dans les conversations: "Felipaço", en allusion à Felipao, le sélectionneur Luiz Felipe Scolari qui s'est justifié sans convaincre et a tenté de projeter l'équipe sur ce match de la 3e place, insistant sur le travail "mental" à effectuer. La Seleçao va aborder le match avec l'obligation de bien faire mais avec une confiance et une motivation au plus bas. Jouer ce match ne sera pas un cadeau car les spectateurs ne seront sans doute ni patients ni indulgents.
Scolari, dont le bail à la tête de l’équipe devrait se terminer samedi soir, devait aligner des joueurs d'avenir tout en essayant de trouver des joueurs motivés. Il ne peut toutefois pas se permettre de lâcher l'affaire complètement sous peine de rajouter du scandale à l'humiliation.
- "Rien à voir avec le sport" -
Thiago Silva, le capitaine suspendu lors de la demi-finale, devrait donc conduire des troupes qui seront un mélange de joueurs ayant participé à la débâcle et de remplaçants. Certains gros bras ont déjà annoncé leur démotivation. Ainsi, Dani Alves, décevant lors du tournoi et remplacé par Maïcon, a confessé: "Pour moi, l'important c'est la première place. Quand on ne l'obtient pas, le reste n'a pas d’importance. On porte un maillot, on représente des millions de personnes, un écusson, une nation. Il nous faut avaler cette défaite mais pour moi un match ça doit être pour être premier".
Mais il est possible que des David Luiz ou des Hulk soient plus motivés et demandent à jouer pour démontrer aux supporteurs que le "Mineiraço" était un accident et qu'ils peuvent faire honneur au maillot.
En absence de communication des intéressés, on en est réduit aux supputations. Seule consolation pour les Brésiliens, les Néerlandais n'attachent pas grande importance à ce match, remake du quart de finale 2010 gagné par les Pays-Bas (2-1) contre le Brésil de Dunga.
Contrairement aux Brésiliens, ils sont tombés avec les honneurs, aux penalties contre l'Argentine de Messi, mais veulent déjà rentrer à la maison.
Jeudi, ils se sont à peine entraînés une quinzaine de minutes et sans ballon. Plus pour la forme et pour braver l'ennui que pour mettre quoi que ce soit en place. "On a un jour de repos de moins, ce qui n'est pas très fair-play" a souligné Louis van Gaal, qui pense déjà à la saison avec Manchester United. "Le match pour la 3e place n'a rien à voir avec le sport. Je l'avais déjà dit il y a 15 ans".