Mondial: dernier test dans le stade inachevé de Sao Paulo

Avec des tribunes encore vides, le dernier test dimanche (19h00 GMT) à l'Arena Corinthians de Sao Paulo, où doit se disputer le match d'ouverture du Mondial-2014 le 12 juin, ne sera pas la répétition générale prévue.

Le match du Championnat du Brésil entre le club local des Corinthians, propriétaire du stade, et la formation carioca de Botafogo, doit se dérouler devant 40.000 spectateurs, loin des 65.000 attendus pour le coup d'envoi de la Coupe du monde, Brésil-Croatie (groupe A).

Les pompiers n'ont pas autorisé l'ouverture d'une des deux tribunes provisoires de 10.000 places. Dans l'autre, seuls 5000 sièges seront occupés, a précisé à l'AFP Fast Engenharia, entreprise responsable de ces travaux.

Le test ne sera donc que partiel, contrairement à ce qu'avait exigé la Fifa. Sachant que la livraison de l'Itaquerao, comme est surnommé le stade pauliste du nom du quartier où il se trouve, était initialement prévue pour le 31 décembre dernier.

La Fifa a pris le contrôle du stade le 21 mai. Elle avait été très insatisfaite du premier test officiel, trois jours auparavant. 36.600 spectateurs seulement avaient assisté au match Corinthians-Figueirense (0-1), lors duquel de nombreuses failles et avaries avaient été constatées.

Aucune tribune provisoire n'avait été occupée, et les réseaux téléphoniques et internet s'étaient montrés déficients. Le toit demeurait inachevé; c'était un jour pluvieux et de nombreux supporters ont été mouillés. Il manquait aussi l'éclairage extérieur, tout comme la signalétique intérieure ou l'aménagement des loges VIP.

La Fifa avait vertement réagi. "Il est vital pour nous que toutes les installations soient testées dans les conditions complètes de match, incluant les tribunes complémentaires et les installations", avait tweeté le secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke, dès le 21 mai.

- Un milliard de téléspectateurs -

Mais une fois de plus, l'Arena Corinthians a ajouté un épisode à sa série de manquements et reports.

Il faut dire aussi que le stade, qui a coûté quelque 420 millions de dollars, a été le théâtre de drames, avec la mort accidentelle de trois ouvriers, deux en novembre et un en mars. Au total, huit travailleurs sont décédés sur les chantiers des stades du Mondial.

Le temps presse depuis des mois, et le compte à rebours touche bientôt à sa fin, à une dizaine de jours de la Coupe du monde. Le stade doit être prêt pour le premier match du tournoi, avec ses quelque 65.000 spectateurs, mais aussi pour l'accueil des chefs d'Etat, avec les questions sécuritaires et protocolaires afférentes, et la cérémonie d'ouverture, retransmise par plus de 600 chaînes de télévision pour un milliard de téléspectateurs sur la planète.

Environ 600 artistes participeront directement à ce spectacle de 25 minutes, couronné par l'interprétation de la chanson officielle de la compétition par les Américains Jennifer Lopez et Pitbull et la Brésilienne Claudia Leitte.

Jérôme Valcke a annoncé vendredi dans un texte publié sur le site de la Fifa, au ton optimiste, qu'il n'assisterait pas à ce deuxième test du stade pauliste, déléguant sur place des techniciens spécialisés.

- 'Un enfer' -

Mais l'Arena Corinthians n'est pas la seule responsable des maux de tête de la direction de la Fifa qui, selon son N.2, a vécu "un enfer" au Brésil.

Le Français a pu mesurer lors de sa dernière tournée qu'il restait encore beaucoup à faire dans quatre autres stades mondialistes.

Il y avait déjà Curitiba, qui avait failli être éjecté de l'organisation en février, Porto Alegre, aux retards dans le pourtour de l'enceinte, et Cuiaba, où est mort un ouvrier le 8 mai.

A ces stades qui alimentent depuis des mois la chronique des contre-temps, Jérôme Valcke a ajouté celui de Natal: l'Arena des Dunes, inaugurée par lui-même et la présidente Dilma Rousseff fin janvier, a fait une mauvaise surprise au Français.

"Nous avons une course contre-la-montre, il reste encore beaucoup à faire pour les supporters et les médias", a-t-il écrit mercredi dernier sur Twitter, en accompagnant son message d'une photo d'une tribune provisoire visiblement inachevée, où il manque des sièges.