Mondial/Bosnie: Pjanic, éclosion d'un artiste

A 24 ans, Miralem Pjanic arrive à maturité après une excellente saison à l'AS Rome où il endossé le rôle de patron qu'il devrait tenir avec la Bosnie au Mondial.
Ne tirez pas sur le Pjanic! Certes il a encore quelques accès d'égoïsme et peut oublier un partenaire bien placé à un moment ou à un autre, mais il vient de boucler son premier exercice complet au haut niveau.
Le puncheur bosnien figure parmi les meilleurs "Giallorossi" de la saison, avec quelques buts magnifiques et des coups francs "à la Juninho", appris avec le Brésilien du temps où il jouait à Lyon (2008-2011).
Son chef d’œuvre 2013-2014 reste un slalom dans la défense de l'AC Milan, tout en feintes de corps et crochets courts, pour marquer un des plus beaux buts de la saison en Italie.
Pjanic (1,80 m, 70 kg) "est un joueur plus que précieux, il est fondamental", certifie à l'AFP son entraîneur à la Roma. Rudi Garcia s'était d'ailleurs battu auprès de ses dirigeants pour le garder l'été dernier, préférant vendre l'Argentin Erik Lamela.
Le Français a encore insisté dix mois plus tard pour qu'il soit conservé, et a salué comme "un signe positif de l'ambition du club" la prolongation de contrat du Bosnien jusqu'en 2018.
- "Responsabilités" et "liberté" -
Pjanic peut jouer attaquant, mais Garcia l'utilise plus souvent en milieu de terrain offensif. Il a "la capacité à marquer des buts et à en faire marquer, dans ses passes décisives ou ses avant-dernières passes, et aussi sur ses coups de pied arrêtés", résume le "Mister". Le Bosnien tire même plus souvent les coups francs que Francesco Totti, un privilège princier à la Roma!
Avec 35 matches (6 buts), il est le Romain le plus utilisé de la saison, après le gardien Morgan De Sanctis et le défenseur brésilien Castan.
La Gazzetta dello sport a calculé qu'il avait déjà marqué plus de buts que Bastian Schweinsteiger, Andrea Pirlo, Andrès Iniesta et Xavi au même âge. "Ce sont mes modèles, Schweinsteiger pour la +grinta+, Pirlo pour les coups francs, Xavi et Iniesta pour un peu tout!" avait-il dit du temps de l'Olympique lyonnais. En fait, Pjanic a "explosé" avec l'arrivée de Rudi Garcia, après deux premières années moyennes en Italie. "Je suis plus mature et j'ai nettement plus d'expérience", explique-t-il au site goal.com.
Garcia lui donne "beaucoup plus de responsabilités", précise Pjanic, chargé "de beaucoup bouger afin de perturber les lignes adverses (...), offensivement, j'ai beaucoup de liberté".
-Il a voulu le maillot bosnien-
Miralem Pjanic bénéficiait de cette confiance en sélection où il a déjà joué 46 matches (6 buts, 15 passes décisives).
Aujourd'hui, il est très attaché au maillot blanc et bleu. Mais il porta d'abord celui du Luxembourg où il a grandi, notamment à l'Euro-2006 des moins de 17 ans, à domicile, mais a choisi de jouer pour le pays de sa naissance, à Tuzla, et des ses parents, qui ont fui la guerre en ex-Yougoslavie.
La quête de son passeport bosnien en 2008, pour pouvoir jouer pour son équipe, fut presque une cause nationale! Il est la star de la sélection avec le buteur de Manchester City Edin Dzeko.
Ses débuts en sélection furent un raccourci de sa vie d'homme et de joueur. Il a marqué son premier but sur une frappe de 30 mètres bien dans son style, contre le Ghana, et le deuxième... contre le Luxembourg de son enfance, sur coup franc.
Il a aussi signé 3 buts dans la course à la qualification pour le Brésil.
Son déjà long parcours personnel et sportif lui permet de parler cinq langues en plus de sa langue maternelle: luxembourgeois, français, allemand, anglais et italien. Il compte sur le séjour au Brésil pour apprendre quelques mots de portugais...