MONDIAL/BRÉSIL: LE BEAU MAILLOT DE FERNANDINHO
"Belle chemise Fernandinho!": Cette phrase célèbre connue de tous les Brésiliens ou presque vient d'une vieille publicité locale mais elle s'applique parfaitement au milieu de terrain qui a tout fait pour porter le maillot de la Seleçao au Mondial et qui sera titulaire contre la Colombie.
Dans la série de publicités, un jeune parvenu s'arrangeait toujours, au grand dam de ses collègues, pour porter la même chemise que son patron qui lui glissait alors la fameuse réplique, restée gravée dans l'inconscient collectif.
Mais Fernandinho, lui, est tout sauf un parvenu: il a dû sacrément trimer pour s'ouvrir les portes du Mondial dans son pays. Champion du monde des moins de 20 ans en 2003 (il avait marqué l’unique but de la finale contre l'Espagne), le milieu de l'Atlético Paranaense s'est exilé au Shakhtar Donetsk, à 20 ans.
Il a passé huit longues années dans le froid ukrainien. Avec près de 300 matches, il était devenu un des piliers du club mais était (aussi) oublié des différents sélectionneurs brésiliens. "J'ai toujours rêvé de porter le maillot brésilien, mais c'était dur en jouant au Shakhtar", explique-t-il.
Recruté par le puissant Manchester City pour 40 millions d'euros au début de la saison 2013, il est devenu un titulaire indiscutable de l'entraîneur chilien Manuel Pellegrini qui compte pourtant un effectif étoffé et pléthorique.
Il faudra +raper+
Fernandinho avoue pourtant avoir eu des difficultés à s'adapter dans un club où il n'y avait pas de Brésiliens et alors qu'il ne parlait pas anglais. Mais, les Citizens sont une autre vitrine que le Shakhtar: "J'ai beaucoup travaillé, lutté à la poursuite de mon rêve. Tout ce que j'ai fait (transfert en Angleterre), je l'ai fait dans le but d'être ici à la Coupe du monde", raconte le joueur.
Finalement, le sélectionneur Luiz Felipe Scolari l'a convoqué, en mars, pour un match amical contre l'Afrique du Sud. Il a ensuite été inclus dans la liste des 23, mais devait se contenter du banc de touche.
Les performances médiocres du titulaire Paulinho ont conduit Scolari à lancer Fernandinho à la mi-temps contre le Cameroun. Fernandinho a répondu aux attentes de son patron avec un but et surtout une performance qui a changé la face du match en amenant plus d'options en attaque au jeu brésilien. Il a logiquement troqué la chasuble de remplaçant pour le belle chemise jaune contre le Chili et sera sans nul doute sur le terrain contre la Colombie en quart.
Luiz Gustavo suspendu, Scolari est contraint de redonner une chance à Paulinho et de faire reculer un peu Fernandinho.
Le joueur veut lui déjà oublier la piètre performance collective contre le Chili pour se projeter sur le quart de finale: "On ne parle pas du passé, maintenant, il faut penser à la Colombie. Ce sera dur. Ca ne sert à rien de rêver à des matches faciles".
Il se méfie notamment de James Rodriguez, un des meilleurs joueurs et meilleur buteur du tournoi pour le moment (5 buts): "Il se distingue avec des buts, mais aussi des passes décisives. Il montre pourquoi Monaco a payé autant d'argent pour lui. Il y a aussi Cuadrado. Il faut qu'on soit très vigilant avec ces deux-là!".
Mais Fernandinho veut avant tout éviter les erreurs du match contre le Chili. "On n'avait pas réussi à maîtriser le ballon probablement en raison de la tension et de la pression. Le Brésil est toujours favori et il faut qu'on gère ca. Le plus important ce sera notre attitude sur le terrain (contre la Colombie). Si tu cours en pensant que le maillot va te faire gagner, ca ne sert à rien, il faut +raper+ (lutter, s'engager, frotter) et faire valoir le poids du maillot", prévient-il.
Un beau maillot Fernandinho...