VIDEOMondial/France: Benzema a assumé son statut
Les attentes étaient grandes sur Karim Benzema, propulsé leader technique de l'équipe de France après le forfait de Franck Ribéry pour le Mondial, et l'attaquant des Bleus s'est montré à la hauteur de la tâche en marquant deux buts et la moitié du 3e contre le Honduras (3-0).
Pour sa première Coupe du monde à 26 ans, après avoir manqué celle de 2010, Benzema a répondu présent à plus d'un titre, sur le plan individuel mais évidemment dans l'intérêt collectif.
Il a enfin ouvert son compteur buts dans une phase finale après être resté muet à l'Euro-2008 et à l'Euro-2012. Surtout, il a, avec ses 22e et 23e buts en Bleu, démontré qu'il savait prendre ses responsabilités pour mettre la France sur de bons rails dans ce tournoi.
"Avant la compétition, je savais qu'on aurait besoin d'un grand Karim, s'est félicité Didier Deschamps. Ca fait depuis de longues semaines qu'il est en pleine possession de ses moyens, mais plus que ça: il est heureux, épanoui."
En tenant son rang d'entrée de tournoi, le tout récent papa et champion d'Europe avec le Real Madrid a montré que la pression grandissante glissait sur lui, en témoigne son penalty transformé sans trembler juste avant la pause, alors que ses 44 premières minutes avaient guère été probantes et auraient pu le faire douter.
"On se met toujours des objectifs dans la tête, mais l'objectif était de faire un bon match collectivement, gagner et jouer mon football sans pression. C'est ce que j'ai fait", se félicitait-il après la rencontre.
Il faut dire que son second acte a été d'un niveau autrement plus étincelant.
Certainement libéré par cette ouverture du score et dans un contexte facilité par l'exclusion de Wilson Palacios laissant le Honduras en infériorité numérique, il a d'abord vu sa reprise du plat du pied gauche -un modèle d'équilibre dans son exécution- être à l'origine du but contre son camp du gardien, le premier du Mondial validé par la technologie sur la ligne de but.
- Le déclic contre l'Australie -
Dès lors irrésistible, Benzema a bouclé le score avec son deuxième but personnel, d'une frappe excentrée et puissante sous la transversale, à la réception d'un tir contré de Debuchy.
"Je suis attaquant, certains me jugent sur le nombre de buts marqués mais moi je le fais sur la manière et je suis content parce que ce soir on a très bien joué", tenait à vite relativiser le numéro 10 des Bleus au sortir de sa performance forcément remarquée.
Un propos largement relayé par le sélectionneur lundi, soucieux de maintenir desserré l'étau entourant son buteur. "Je ne veux pas qu'il se sente investi d'une mission spéciale de tout faire tout seul, de se sentir obligé d'être décisif", a-t-il rappelé alors que le tournoi débute à peine.
Il faut dire que la psychose de l'inefficacité, Benzema l'a connue pendant 16 longs mois entre juin 2012 et octobre 2013, soit 1.222 minutes sans marquer en Bleu qui ont ouvert la concurrence avec Olivier Giroud, jusqu'au déclic survenu en match amical contre l'Australie. Chambré par le public du Parc des Princes après son but de la délivrance, il avait répondu avec humour en applaudissant avec le sourire les spectateurs.
Ce moment "a été important, le public le chatouillait un petit peu et sa réaction a changé beaucoup de choses. Ca s'est fait naturellement, mais pour les gens, d'un seul coup, qu'il ait pu réagir comme ça... Il n'avait plus le même visage, de quelqu'un de fermé, avec tous les trucs négatifs qui ont pu être dits", a expliqué DD.
Depuis cet épisode, le moteur du Benz est reparti à plein régime à tel point que son actuelle vitesse de croisière est de plus d'un but par match avec l'équipe de France, puisqu'il en a isncrit 7 lors des 6 derniers.
"Quand il a cette force qui vient de l'intérieur, cette rage...", a dit Deschamps, sans finir sa phrase. On devine la suite: c'est forcément le plus grand atout possible pour la France et qui ne doit en aucun cas être contenu pour espérer aller loin dans ce Mondial.