Mondial/France: Sagna, l'humilité avant tout
L'arrière latéral droit Bacary Sagna a peut-être perdu sa place de titulaire en équipe de France depuis un peu moins d'un an, mais reste persuadé d'avoir encore un rôle à jouer que ce soit sur ou en dehors du terrain lors du Mondial au Brésil, où selon lui l'humilité prévaudra.
Quatre ans après le fiasco de Knysna, notamment marqué par la grève d'entraînement des joueurs dont il fit partie et une cuisante élimination dès le 1er tour, Sagna ne veut plus jamais revivre pareil cauchemar même s'il en a retiré des enseignements.
"Il faut savoir rester humble", dit-il d'emblée lorsqu'on lui demande comment ne pas refaire les mêmes erreurs de 2010, avant de détailler son analyse a posteriori du chaos mal vécu.
"On se voyait un peu trop beaux en 2010, on avait un petit surcroît de confiance. Se crasher comme ça, a fait du bien à tout le monde, ça nous a remis la tête sur les épaules. Il a fallu qu'on se parle car il faut savoir se dire les choses et aujourd'hui, c'est le cas."
A 31 ans et déjà un septennat passé en Bleu (39 sélections), le natif de Sens est naturellement devenu un des cadre de l'équipe, même si cela fait neuf mois et un match au Belarus le 10 septembre 2013 (4-2) qu'il n'a plus goûté une titularisation.
Une situation qui ne semble pas le perturber. "Je me suis blessé (durant ce match, ndlr) et Mathieu Debuchy a très bien joué, il a montré un beau visage. Ce ne serait pas un choc de le voir jouer (au Mondial). Cette place de titulaire n'était pas non plus la mienne avant."
- "Je ne pense pas à mon statut" -
S'il préconise fermement l'humilité pour le groupe, Sagna n'oublie donc pas de l'imposer à lui-même. A tel point que se dégage de ce vertueux discret la troublante impression d'un contentement voire d'une résignation face à son statut présumé de remplaçant.
Etonnant de la part de ce latéral, généreux dans le combat et dont la qualité première dans le jeu, /a défense de son aile, présente plus de garanties que chez Debuchy. Ce dernier, en revanche, crée mieux le danger offensivement, avec des centres efficaces et parfois même des buts (2 en 20 sélections).
L'opposition de style penche actuellement en faveur du joueur de Newcastle qui a débuté le premier match préparatoire contre la Norvège mardi dernier (4-0). Mais face au Paraguay, dimanche à Nice, pour le 2e match amical au programme, Bacary pourrait avoir sa chance d'entrée, au vu du dernier entraînement où il évoluait avec la chasuble des habituels titulaires.
"Je ne sais pas du tout si je jouerai, je suis ici pour faire le maximum pour l'équipe. Je ne pense pas à mon statut, c'est un honneur d'être là", élude-t-il prudemment, sans manquer d'exprimer sa fierté, lui qui a choisi de représenter la France plutôt que le Sénégal de ses parents.
Véritablement, Sagna préfère deviser en terme de collectif, au sein duquel il pense tout de même "avoir un rôle à jouer". "Ca fait sept ans que je suis en Equipe de France et j'ai vécu de bons comme de mauvais moments. Certains nouveaux seront peut-être en manque de repères, je leur parlerai s'il le faut, je les guiderai un peu."