Mounirou Sy menace Walf Tv, Nostalgie, les partis politiques et le groupe Wa Flash
PAIEMENT DE REDEVANCES

Dans le cadre des visites de proximité auprès de ses sociétaires, le Directeur général du Bureau Sénégalais du Droit d’Auteur (Bsda) Mounirou Sy était hier à Thiès où il a réaffirmé sa volonté d’engranger le maximum de redevances afin de rétribuer les acteurs culturels. À ce sujet, il annonce qu’une mise en demeure sera servie aux partis politiques pour qu’ils s’acquittent des redevances dues par l’utilisation des œuvres musicales lors de la campagne électorale.
Le centre culturel régional de Thiès a accueilli hier le directeur général du Bureau Sénégalais du Droit d’Auteur (Bsda) qui a initié des visites de proximité décentralisées. Cette visite, selon Mounirou Sy, obéit à un souci de rétribuer les acteurs culturels à travers un élargissement de l’assiette du portefeuille du Bsda, dans le cadre du recouvrement des redevances. Il estime que les acteurs culturels sénégalais doivent davantage être soutenus et le recouvrement à grande échelle de ces redevances pourrait être une bonne solution. Car il permettrait de corriger les disparités qui font que le comédien Louis De Funès est mort dans un château en laissant derrière lui un héritage colossal, alors que Makhoureydia Guèye a quitté ce monde dans des difficultés, à l’image de tous ces hommes de valeur qui ont hissé haut le flambeau culturel du Sénégal et qui n’ont même pas de maison aujourd’hui.
Dans le cadre de ce recouvrement, il annonce que des mises en demeure seront incessamment servies aux partis politiques pour qu’ils paient les redevances dues par l’utilisation des œuvres musicales lors de la campagne électorale. Afin de montrer qu’il ne s’agira pas d’une mesure discriminatoire, l’Apr et le mouvement «Fekke ma ci Boole» dont il est membre feront partie des premiers servis.
DANS TOUT LE PAYS, SEULES 4 CANTINES DE MARCHE S’ACQUITTENT DE LA REDEVANCE
Le cas des cantines au niveau des marchés du Sénégal est plus grave. Plus grands utilisateurs des œuvres musicales, leurs propriétaires ne paient jamais. «Il n’y a que 4 cantines qui payent leurs redevances au Sénégal, soit 29.000 Fcfa l’an, et elles sont situées au marché Sandaga. Or, le potentiel est de plus de 200.000 cantines. Si chacune de ces 200.000 cantines payait une redevance mensuelle de 50 Fcfa, on se retrouverait avec plus de 3 milliards de Fcfa l’an, et avec un milliard il est possible de mettre en place un fonds d’investissement culturel capable de prendre en charge beaucoup de difficultés».
LE PALAIS DES ARTS DE THIES SOUS LA MENACE D’UNE SAISIE DE SON MATERIEL
Les mélomanes qui piaffent d’impatience pour aller se trémousser au rythme des notes acoustiques d’Aïda Samb le week-end prochain, pourraient avoir la déception de leur vie. Et pour cause, le Palais des Arts de Thiès qui doit abriter l’événement a été cité par le Bsda parmi les établissements mauvais payeurs. Et de ce point de vue, il est sous la menace de la saisie de son matériel. Ce qui agace le plus Mounirou Sy, c’est qu’il est géré par des acteurs culturels, en l’occurrence le groupe Waflash. «Depuis 2008, le Palais des Arts exploite en toute illégalité le répertoire sénégalais, malgré les nombreuses mises en demeure. Aujourd’hui, il doit 4 millions de Fcfa au Bsda en terme de redevances qui doivent être reversées aux acteurs culturels».
Walf TV et Nostalgie refusent de payer
S’agissant des télévisions, Walf TV doit des arriérées de 200 millions de Fcfa et n’a aucune volonté de payer, si l’on en croit Mounirou Sy. Dans ce même lot, se trouve également la radio Nostalgie dont le patron a clairement indiqué son refus de payer. N’empêche, le Bsda ira jusqu’au bout pour entrer dans ces fonds, conformément à la loi.
Dans la catégorie des radiodiffuseurs, explique-t-il, les redevances à verser sont égales à 4,5% du budget de fonctionnement. «Mais la plupart refusent de communiquer ce budget, y compris la Rts qui a unilatéralement décidé de payer 25 millions de Fcfa par an. Pourtant, il est clair que son budget de fonctionnement est de 5 milliards de Fcfa et 3 milliards de Fcfa représentant la contribution de l’Etat, soit un budget global de 8 milliards. Ainsi, en lieu et place des 25 millions de Fcfa par an, la Rts devait normalement payer 25 millions de Fcfa par mois, soit 300 millions l’an», affirme le Dg du Bsda.