MOYES ÉCHAPPE AU CYCLONE
MANCHESTER UNITED
La bonne prestation d'ensemble de Manchester United, malgré l'élimination mercredi en Ligue des champions face au Bayern Munich, permet à son entraîneur David Moyes d'échapper à un nouveau cyclone de critiques.
The Independent écrit ainsi: "MU est sorti de la C1 en quart de finale en retrouvant un peu de fierté".
"De toute cette crasse, il y a quelque chose à ramener de Bavière pour le nouvel entraîneur. Son équipe a montré qu'elle était au niveau d'une épreuve qu'elle s'apprête à quitter", détaille le journal.
United s'apprête en effet à mettre fin à un bail de 17 ans avec la C1 après une première saison catastrophique pour Moyes. Le champion en titre stagne ainsi au septième rang avec sept points de retard sur la dernière place qualificative alors que quinze unités restent à distribuer seulement.
Certes la presse anglaise ressasse un échec lourd de conséquence -gagner la C1 aurait été la seule façon pour ManU d'obtenir un billet pour la prochaine- mais retient aussi que les Red Devils, au moment du but d'Evra, à 1-0, étaient qualifiés.
C'est le cas du Daily Express qui souligne d'abord que le match en Bavière "était surtout la dernière chance d'appliquer du fond de teint sur une saison galère" mais relève aussi que "le troisième but a mis fin à un plan qui a brièvement donné l'impression de pouvoir fonctionner".
Même l'ex-Mancunien Gary Neville et l'ex-Red Jamie Carragher, les consultants de Sky qui n'ont habituellement pas leur langue dans leur poche, sont restés sobres pendant le match.
Friand d'une titraille au vitriol, le tabloïd The Sun se joint au reste de la presse avec un discret "le contesté Moyes fait face à un cauchemar", mais plus rien ensuite dans le corps de l'article.
- Tacle de Cascarino -
La presse anglaise reprend les déclarations de Moyes et y rebondit parfois de façon flatteuse. "On n'aura pas la C1 la saison prochaine, mais on n'en est pas si loin, avait ainsi assuré le coach écossais après le match. Il faut reconstruire et notre objectif est de trouver une équipe pour nous ramener en C1. C'est ça mon boulot. Nous allons dépenser la bonne somme pour les bons joueurs qui sont disponibles. Les joueurs avec lesquels on discute déjà sont contents à l'idée d'évoluer ici".
"Moyes avait déjà parlé de ce travail qu'il doit faire. Mais après l'avoir vu rivaliser avec l'équipe de Guardiola pendant la majeure partie des deux matches, il a peut-être révisé son jugement", relativise ainsi The Guardian, clément.
"Moyes ressemble toujours à un entraîneur en quête de joueurs dans lesquels il croit et qui pourraient dessiner le nouveau ManU. En même temps, il donne aussi l'impression de se battre encore pour se faire entendre des joueurs", contre-balance quand même un peu The Independent.
"Les quarts ont montré que cette équipe vaut mieux que ce qu'elle a montré toute la saison, mais qu'elle n'est quand même pas assez bonne pour dominer les meilleures", écrit The Times, finalement le moins tendre.
Une nouvelle fois son consultant Tony Cascarino tacle le plus sévèrement.
"Pour beaucoup, United a cette saison été affreux, méconnaissable, différent de ce géant qui a dominé tellement longtemps le paysage national, estime l'Irlandais. Ils ont encore été méconnaissables, de façon vertueuse cette fois. Mais les petites choses font de grosses différences et après s'être donné une chance, il l'ont laissé glisser entre les doigts. Il faut savoir quand faire des changements et Moyes aurait dû s'agiter plus tôt".
Et l'ex-Marseillais, sans concession, de rappeler que les choix de Ferguson contre le Bayern avaient justement permis à United de remporter la finale de la C1 en 1999 sur le fil (2-1).