NADINE MORANO INJURIEE DEPOSERA PLAINTE CONTRE GUY BEDOS QUI NE REGRETTE RIEN
STRASBOURG, 12 oct 2013 (AFP) - L'ancienne ministre UMP Nadine Morano a annoncé samedi à l'AFP qu'elle allait déposer plainte pour injures publiques contre l'humoriste Guy Bedos, qui n'a lui pas regretté ses propos tenus lors d'un spectacle vendredi soir à Toul (Meurthe-et-Moselle).
Guy Bedos a confirmé à l'AFP avoir employé les mots "conne" et "salope" lors de son spectacle pour évoquer l'ancienne ministre de l'Apprentissage et de la Formation, à qui il a donné "rendez-vous au tribunal". Nadine Morano avait peu auparavant vivement réagi aux insultes de l'humoriste et confirmé des informations publiées samedi matin sur le site internet de L'Est Républicain.
La veille, l'humoriste était venu inaugurer une nouvelle salle, l'Arsenal, dans la municipalité de gauche du maire PS Alde Harmand. Il avait improvisé pour l'occasion plusieurs phrases en s'en prenant à Nadine Morano.
"Nadine Morano a été élue ici à Toul? Vous l'avez échappé belle! On m'avait promis qu'elle serait là... Quelle conne!" aurait lancé l'artiste à un public de 1.300 personnes. Certaines personnes de l'assistance auraient sifflé l'artiste, d'autres se seraient levées pour quitter la salle, selon le journal.
En réaction, Nadine Morano a annoncé que son avocat allait déposer "plainte pour injures publiques" en début de semaine prochaine. L'ex-ministre, 49 ans, avait brigué la mairie de Toul lors des municipales de 2008 et avait été battue par la candidate socialiste.
Guy Bedos a dit ne rien regretter, excepté que le spectacle ait "tourné au vinaigre". "Que dire? Je ne vais pas demander pardon à Nadine Morano pour ma langue rabelaisienne", a-t-il expliqué à l'AFP. "J'ai mon langage à moi et c'était un spectacle, pas un meeting", a-t-il souligné, évoquant un "incident minime, régional".
Selon lui, il ne s'agissait que de "trois phrases dans un spectacle d'une heure quarante". Quand il a improvisé quelques phrases sur l'ex-ministre, "les gens normaux dans le public ont ri et ont même applaudi. Ses soutiens, eux, m'ont hué, c'est pourquoi ça a tourné au vinaigre", a raconté l'humoriste.
Sur Twitter, le président de l'UMP Jean-François Copé est venu voler au secours de l'élue UMP, lui apportant "tout (son) soutien", "suite aux propos injurieux et machistes de Guy Bedos".
"Donneur de leçons, qu'en pense le PS?" interroge-t-il. Cet incident est intervenu après l'épisode de caquetage mardi à l'Assemblée d'un député UMP Philippe Le Ray lors de l'intervention d'une collègue écologiste, provoquant une riposte des élues de gauche et la sanction de l'interessé.
Pour Nadine Morano, qui a dit s'être sentie "attaquée" dans son statut d'élue et de femme, Guy Bedos est allé trop loin. "C'est une atteinte au droit des femmes", a-t-elle estimé, dénonçant "un manque de respect envers les femmes qui est intolérable".
"On ne peut pas traiter une femme de salope comme ça. C'est inacceptable", a ajouté l'ancienne secrétaire d'Etat à la Famille, rappelant avoir porté à l'Assemblée nationale le texte sur les violences familiales, en particulier celles faites aux femmes.
Nadine Morano, conseillère régionale de Lorraine dans l'opposition, s'en est aussi pris au maire socialiste de Toul, le suspectant de "complicité implicite". Elle l'a accusé de ne pas être intervenu pour faire respecter l'ordre public.
Elle s'est également interrogée sur le choix de la personnalité, en l'occurence Guy Bedos, venue inaugurer la salle. "Il n'a pas été fait le choix d'un artiste consensuel, mais d'un artiste clairement engagé à gauche, qui profère des insultes" à l'égard "des politiciens de droite", a-t-elle estimé.
D'après elle, Guy Bedos ne doit pas croire qu'il est "au-dessus des lois". "Monsieur Bedos n'a pas le droit d'insulter les gens comme ça", a-t-elle ajouté. Guy Bedos est quant à lui prêt à aller jusqu'au bout des suites judiciaires. "Rendez-vous au tribunal, si elle veut, ça va me rajeunir!" a averti l'humoriste de 79 ans.