Ndèye Fatou Mbaye, 22 ans, violée, puis tuée, sa dépouille abandonnée dans un bâtiment
DRAME AU QUARTIER SOR DE SAINT-LOUIS
La tristesse et les pleurs sont, aujourd’hui, les choses les mieux partagées à Saint-Louis, où les populations de Pikine, quartier situé dans le faubourg de Sor, se sont réveillées avec une mauvaise nouvelle. A l’origine de cette désolation, le site Ndarinfo de souligner que cela fait suite à la découverte du corps sans vie d’une jeune femme de 22 ans, du nom de Ndèye Fatou Mbaye, violée puis tuée, sa dépouille traînée et abandonnée dans une maison en construction, située non loin de la digue de Pikine. Des faits qui se sont produits dans la nuit du jeudi 6 au vendredi 7 juin dernier. Nos confrères qui ont été à la rencontre des proches de la victime ont pu recueillir les témoignages de ses parents.
Dans un entretien filmé par nos confrères, le vieux Pa Alé Mbaye, père de la victime, revient sur les derniers instants de la vie de son enfant. De son récit, l’on peut retenir que la victime était partie voir une amie restauratrice. Sa mère l’ayant appelée, elle rentrait à la maison, mais le sort en a voulu autrement. «Des heures se sont écoulées sans qu’on ne la voit revenir du restaurant de Daba où elle s’était rendue. J’ai été voir Daba qui m’a informé que ma fille était partie lorsque sa maman avait demandé à la voir. C’était aux environs de minuit. Nous avons attendu jusqu’à 1 heure du matin passée sans la revoir. J’ai informé sa maman de la situation. En réponse, elle m’a dit que sa fille est sûrement dans des difficultés : Ndéye Fatou dé jaam dalu ko. J’ai appelé les enfants et nous sommes partis à sa recherche. Nous avons effectué des recherches toute la nuit durant, sans la retrouver», témoigne-t-il.
«Elle n’a été ni poignardée, ni égorgée, on l’a étouffée»
Poursuivant, il déclare : «Après la prière de l’aube, n’ayant pas l’esprit tranquille, je suis sorti à nouveau pour aller acheter quelque chose à la boutique. C’est en court de route que j’ai rencontré un jeune homme (…)».
Et c’est l’entretien qu’il a eu avec son interlocuteur, qui l’avait interpellé, qui a permis au vieux de retrouver les traces de sa fille. «Il m’a dit qu’elle était couchée, inconsciente, aux environs de la digue. Arrivé sur les lieux qu’il m’avait indiqué, j’ai trouvé deux dames qui pleuraient. Il a suffi que, de loin, je vois l’émail qu’elle avait mis sur les ongles de ses pieds pour l’identifier, avant même de soulever le drap qui la couvrait», narre encore le père de la victime.
Il dit avoir été édifié lorsqu’il a soulevé le drap qui couvrait le corps étendu. «Je me suis alors dit, qu’elle a sûrement été kidnappée, puis conduite dans cet endroit. Elle a dû essayer de leur opposer une résistance, on a pu voir des traces de violence sur les lieux. Elle avait le visage plein de sables comme si ses agresseurs, dans leur sale besogne avaient bloqué sa tête, alors qu’elle avait le visage enfoui dans le sable. Ce qui a pu lui être fatale. Elle n’a été ni poignardée, ni égorgée, on l’a étouffée» déplore le vieux, calme malgré le malheur qui frappe sa famille.
Réputée calme, gentille, bien éduquée et très réservée, Ndéye Fatou Mbaye passe, aux yeux des voisins et proches, pour une fille qui «était très respectueuse des consignes de sa mère».
Selon un voisin, «à partir de 20 heures, personne n’ose se promener dans cette zone où elle a été tuée. Tous les délinquants se donnent rendez-vous dans cette localité mal éclairée, niche de drogués et de trafiquants de drogues».
REACTION
La Lsdh condamne vigoureusement ce crime «crapuleux et barbare»
Le viol suivi de meurtre de Ndèye Fatou Mbaye, survenu à Saint-Louis, hier, ne laisse pas insensible la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh). Dans un communiqué rendu public par ladite structure, la chargée de la Communication de la Lsdh, Me Fatimata Sall, «condamne, de la façon la plus vigoureuse, ces faits criminels, crapuleux et barbares et exhorte, par ailleurs, les autorités de la police judiciaire à ne ménager aucun effort afin que l’auteur ou les auteurs soient rapidement identifiés, traduits devant les tribunaux et jugés de la manière la plus sévère».
Signataire dudit document, Me Sall a déploré les circonstances de la mort de la jeune femme. «La Lsdh vient d’être saisie du viol suivi de meurtre de la jeune fille dénommée Ndèye Fatou Mbaye, âgée de 22 ans, survenu dans la nuit du jeudi 06 juin 2013 au marché Pikine de Saint Louis», a indiqué Me Sall qui souligne que «le récit renseigne sur la cruauté des actes qui ont fini par attenter irrémédiablement à sa vie».
Pour lui, «ce nouveau drame révèle une nouvelle fois le degré pathologique alarmant de la société sénégalaise et en même temps la vulnérabilité de plus en plus croissante de la femme sénégalaise».