ON NE PEUT PAS FAIRE FACE À DES GRÈVES "INSUPPORTABLES"
MACKY DIT SES VÉRITÉS AUX SYNDICATS
L’Etat, les employeurs et les travailleurs se sont résolus à la signature d’un pacte national de stabilité sociale et d’émergence économique. Ce pacte devra être adopté à l’issue de la première conférence sociale qui se tient depuis hier. La rencontre va réunir durant deux jours tous les segments de la société autour de plusieurs tables rondes, afin de trouver des olutions qui pourront aboutir à la stabilisation du climat social dans notre pays. Pour Cela, Macky Sall a appelé les organisations syndicales à plus de retenue quant aux nombreuses revendications qu’elles soumettent à l’Etat.
La conférence sociale initiée par le ministère de la Fonction publique, du travail a pour objectif principal de parvenir à un renouveau du dialogue social entre l’Etat, les employeurs et les travailleurs. Il s’agit, selon le chef de l’Etat, d’engager toutes les parties prenantes à s’approprier les vertus du dialogue social et en faire le socle des relations professionnelles dans notre pays.
Au Sénégal, le climat social est réputé très agité avec des mouvements d’humeur répétitifs des travailleurs, particulièrement chez les enseignants, les personnels de santé, les transporteurs, etc. «Je veux croire avec vous qu’une nouvelle ère s’ouvre dans notre pays. Celle d’un partenariat stable, productif et axé sur l’émergence», souligne Macky Sall.
Le Chef de l’Etat qui déplore fortement les nombreuses revendications des syndicats, plus souvent axées sur l’octroi de primes et d’indemnités, a dénoncé le caractère insupportable de la plupart d’entre elles. «Je ne vais pas parler des revendications insoutenables pour l’Etat, parce que ce n’est pas le cadre et je ne veux pas fâcher. Mais il faut que les gens comprennent qu’il y a des limites que l’on ne peut pas dépasser. L’Etat n’a pas les moyens de satisfaire toutes les revendications qui lui sont portées, ce n’est pas possible», a-t-il averti d’emblée.
Poursuivant, Macky Sall souligne que nous consommons la moitié de nos recettes budgétaires pour les salaires et traitements des agents de l’Etat, et l’autre moitié doit servir aux 12 millions de Sénégalais. «Chaque jour on veut augmenter les indemnités et autres, ce n’est pas possible. Je préfère que les choses soient claires, qu’on mette tout sur la table pour une gestion transparente. On ne peut pas faire face à des grèves tous les jours sur des revendications insupportables. Ce n’est pas possible. Il y a toujours des limites à ne pas franchir, sinon on risque de rompre l’équilibre», lâche-t-il. Pour le président de la République, l’heure est au travail, au consensus entre l’Etat et les différents partenaires sociaux, mais aussi à la résolution des nombreuses urgences liées à l’emploi, à la sécurité, etc.
Macky Sall précise ainsi que notre pays ne peut plus se permettre des crises sociales récurrentes qui affectent la productivité, les outils de production, la richesse nationale et le progrès social. Même s’il se dit satisfait des efforts fournis pour augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs, Mody Guiro estime que l’Etat devrait les accompagner vers l’habitat social, mais aussi la baisse des coûts de l’eau, de l’électricité et des denrées de première nécessité.
Aussi, Mody Guiro revendique la généralisation de la retraite à 60 ans dans le privé, une requête totalement approuvée par le Chef de l’Etat qui plaide même pour la revalorisation dans la hiérarchie pour les agents qui ont atteint 55 ans. Le pacte national de stabilité sociale et d’émergence économique entre l’Etat et les différents partenaires sociaux sera donc signé au bout de ces deux jours de réflexion.