Nelson Mandela ne meurt pas "car son âme n'est pas en paix"
JOHANNESBURG, 30 juin 2013 (AFP) - L'agonie de Nelson Mandela, dans un état critique depuis plusieurs jours, se prolonge car son "âme n'est pas en paix", ses ancêtres étant irrités par les querelles de sa famille, selon des chefs traditionnels cités dimanche par le Sunday Times.
"L'âme de Mandela n'est pas en paix. Les ancêtres ne seront apaisés que quand les restes de la famille Mandela seront à nouveaux enterrés à Qunu. C'est seulement alors que Tata (père, ndlr) sera libéré", a expliqué à l'hebdomadaire un chef traditionnel de la région d'origine du père de la nation, dans le sud-est de l'Afrique du Sud.
Les restes auxquels il fait allusion sont les corps de trois enfants de Nelson Mandela --Makaziwe, morte en 1948 à l'âge de neuf mois, Thembekile, mort en 1969 à 24 ans et Magkatho, décédé en 2005 à l'âge de 55 ans-- qui étaient enterrés à Qunu, le village d'enfance du grand homme, que son petit-fils Mandla a fait déplacer à Mvezo, le village natal de son grand-père, en 2011.
Mandla, 38 ans, est le chef de la famille et le chef traditionnel de Mvezo depuis 2007. Il est aussi l'un des députés de l'ANC, le parti au pouvoir. Seize membres de la famille ont attaqué Mandla en justice vendredi. Selon la presse locale, ils exigent le retour des trois cercueils à Qunu, où les parents de Nelson Mandela sont enterrés et où l'ancien président lui-même désire être inhumé.
Les documents judiciaires n'ont pas été publiés car ils contiendraient des informations confidentielles sur la santé du héros de la lutte anti-apartheid, selon la presse.
Nelson Mandela, 94 ans, est hospitalisé depuis le 8 juin dans un hôpital de Pretoria pour une nouvelle récidive d'une infection pulmonaire, et il est dans un état jugé critique depuis une semaine. Mais les médecins ont fait part d'une légère amélioration depuis jeudi, alors que le pays s'attendait au pire.
Un autre chef traditionnel a expliqué au Sunday Times que l'ambulance qui conduisait Mandela à l'hôpital au matin du 8 juin était tombée en panne parce que l'ancien président ne voulait pas être hospitalisé mais désirait simplement mourir.
"Mandela devrait être ramené à Qunu pour partir tranquillement, au lieu d'être maintenu en vie par des machines à Pretoria", a-t-il dit.