NEW YORK, CAPITALE DE LA MODE AFRICAINE
ÉDITION 2014 DE LA FASHION WEEK
New York, 12 sept 2014 (AFP) - "Il y a des marques africaines qui peuvent rivaliser avec les meilleures" : adossée à la Fashion week, une petite semaine de la mode africaine a présenté à New York les créations de stylistes du Nigeria, Togo, Kenya et Maroc. Traditionnellement organisée en juillet, cette semaine de la mode africaine créée en 2010, avait pour la première fois calé son calendrier sur celui de la Fashion week, qui attire à New York des dizaines de milliers de personnes.
Pendant trois jours, une poignée de designers africains ont présenté leurs créations mais aussi partagé leurs expériences et dialogué avec plusieurs experts, lors d'une rencontre organisée sous les auspices de la Fondation de l'ONU : valorisation de la marque, finances, ventes, relations publiques et usage du numérique étaient notamment au programme. Une soirée était consacrée aux présentations des collections, dans un studio de Chelsea, une autre aux défilés.
La Kenyane Hilda Mauya était l'une des sept designers --cinq femmes et deux hommes-- sélectionnés cette année pour présenter leur marque. La sienne, "Dahil Republic of Couture", est une collection "afro-chic et afro-centrique", dit-elle à l'AFP, en insistant sur son "glamour". Robe bustier en tissu africain sous un grand plissé de soie citron vert et collier de strass, légère jupe asymétrique rose rebrodée de grosses fleurs : lors de la présentation, ses créations sont présentées sur des mannequins qui ne défilent pas mais sont juchés sur des cubes blancs, alors qu'une foule joyeuse discute tout autour.
Hilda Mauya confie qu'elle est arrivée à la mode presque par accident. "J'avais l'habitude de faire des concours de beauté", explique-t-elle. Pour le concours de Miss Kenya USA en 2010, j'ai fait ma robe. Et j'ai gagné. Je me suis dit, tu peux le faire, et c'est comme ça que j'ai commencé. Et aujourd'hui je suis prête à montrer au monde ce que je peux faire", ajoute-t-elle.
Sa production reste limitée. "Six unités seulement de chaque modèle, et après, dit-elle, je ne le refais plus jamais. Donc si vous l'aimez, il faut l'acheter". Khadijah Mouh, Marocaine de 55 ans installée dans le New Jersey, est là pour présenter ses caftans, qu'elle dessine et fait ensuite fabriquer au Maroc. Elle espère aussi que la Fashion week africaine, où elle présente pour la deuxième année, l'aidera à atteindre "une clientèle plus large. Nous voulons nous étendre", dit-elle, en soulignant la qualité de ses modèles aux broderies faites à la main.
Collection maasaï
La Fashion week africaine, d'abord créée à New York en 2010, a depuis essaimé à Los Angeles, Londres, Paris, Milan, Berlin et Tokyo, selon sa fondatrice Adiat Disu. "Notre but c'est de promouvoir la mode africaine, afin qu'elle soit respectée au niveau international, et que les designers soient reconnus", explique-t-elle à l'AFP. "Nous voulons montrer que l'Afrique a de beaux vêtements et des talents", ajoute-t-elle. "Il y a des marques qui peuvent rivaliser avec les meilleures".
Depuis 2010, elle affirme avoir vu "un grand changement". "Je suis optimiste", confie aussi Bisila Bokoko, "ambassadrice" de cette mode africaine, qui aide à vendre ses créations notamment en Europe. "Au début, dit-elle, les gens demandaient +qu'est-ce que c'est+, mais maintenant il y a une grande énergie autour. Nous vivons dans un monde global, les gens sont ouverts, prêts à essayer quelque chose de différent". "J'ai une collection maasaï, faite par une femme au Kenya. Nous la vendons en Espagne, France, en Allemagne, les gens adorent", dit-elle aussi.