NIAMEY ESPERE 3 MILLIONS D'EUROS DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE
TENUE DES ELECTIONS EN 2016
Niamey, 4 sept 2015 (AFP) - Le Niger, pays très pauvre, a demandé à la communauté internationale 3 millions d'euros pour financer la moitié du coût des différentes élections, dont la présidentielle, qu'il doit organiser en 2016, a annoncé vendredi un membre de Commission électorale nationale indépendante (Céni).
"Nous avons sollicité nos partenaires (étrangers) pour financer 50% du budget des élections, et l'autre moitié sera supportée par l'Etat", a affirmé à la télévision d'Etat l'avocat Kadri Oumarou, vice-président de la Céni.
Il a précisé que l'appel avait été lancé lors d'une réunion jeudi avec les diplomates étrangers, ONG internationales et les Nations unies. "Sur les 38,809 milliards FCFA (environ 6 millions d'euros)", le premier tour de l'élection présidentielle couplée aux législatives, le 21 février 2016, coûtera 12,777 milliards FCFA (1,9 millions d'euros environ).
Le second tour de la présidentielle coûtera 6,458 milliards FCFA (un peu moins d'un millions d'euros), a précisé le président de la Céni, le magistrat Ibrahim Boubé. Le coût des élections locales (9 mai), est estimé à 11,506 milliards FCFA (1,7 million d'euros).
En outre, 7,201 milliards (un peu plus d'un million d'euros) FCFA sont nécessaires au "fonctionnement de la Céni", a-t-il souligné.
En août, l'opposition a rejeté le calendrier des élections fixé par la Céni, dénonçant une absence de "consensus", et affirmé vouloir "imposer" des "élections transparentes" en 2016 au pouvoir, qu'elle accuse de vouloir "instrumentaliser" les institutions en charge des scrutins.
Pourtant, M. Boubé avait annoncé le 29 juillet que ce calendrier avait été "décidé par consensus" par sa commission où siègent des représentants de l'opposition. Le président Mahamadou Issoufou, qui sera candidat à un second et dernier mandat, a promis que "la transparence et l'équité (...) seraient respectées".
Mi-janvier, l'opposition a critiqué la Cour constitutionnelle, qui valide en dernier ressort les candidatures et les résultats des élections, fustigeant son "allégeance" au président.
Le climat est tendu depuis deux ans au Niger où les opposants accusent le président Issoufou, au pouvoir depuis 2011, de provoquer des scissions au sein de leurs formations pour assurer sa réélection.
Pour les partisans du président, ces crises sont dues à des "problèmes internes" à ces partis. Depuis février, Boko Haram et ses éléments locaux ont perpétré des attaques meurtrières dans la zone de Diffa (sud), frontalière du nord-est du Nigeria, fief des insurgés islamistes.
Le pays fait également face à la menace des groupes jihadistes à ses frontières malienne et libyenne.