NIASSE DESAVOUE OUMAR SARR
PROPOSITION DE LOI POUR LE RETOUR DU QUINQUENNAT POUR LA PRESIDENCE DE L’ASSEMBLEE
Incroyable, mais vrai ! Le projet de proposition de loi initié par Oumar Sarr pour le retour du quinquennat pour la présidence de l’Assemblée nationale agace sérieusement Moustapha Niasse. Considéré comme le principal bénéficiaire de l’initiative du député rewmiste qui lui permettrait de se maintenir au perchoir, le leader de l’Alliance des forces du progrès (Afp) promet de voter contre le texte lorsqu’il sera soumis en plénière. Niasse a fait cette confidence qui a surpris plus d’un, hier en réunion du bureau de l’Assemblée nationale.
S’il ne dépendait que de Moustapha Niasse, Oumar Sarr n’aurait jamais initié la proposition de loi fixant la durée du mandat du président de l’Assemblée nationale à cinq ans. S’étant longtemps écarté du débat sur le maintien ou non de la loi Sada Ndiaye, le président de l’Assemblée nationale affiche enfin sa position en s’opposant à la démarche du député rewmiste de Mbacké. Il s’est déterminé hier lors de la réunion du bureau de l’Assemblée nationale qu’il présidait. Jouant manifestement la carte de la loyauté à l’égard du Président Sall, Moustapha Niasse a provoqué une certaine surprise en promettant de voter contre la proposition de loi de Oumar Sarr si, au terme de la procédure, celle-ci venait à être soumise en plénière.
S’il a décidé de prendre une option pareille, explique-t-il à ses collègues du bureau, c’est parce qu’il ne tient pas à instaurer une dualité entre le pouvoir exécutif et le législatif. «En tant qu’homme d’Etat et républicain», Niasse ne veut pas perdre de vue que le Sénégal est dans un régime présidentiel et que le chef de l’Etat définit la politique de la nation. Pour toutes ces raisons, il refuse d’adhérer à l’initiative Oumar Sarr, bien qu’il soit le principal bénéficiaire de cette perche tendue par Rewmi d’Idrissa Seck.
LE BUREAU DE L’ASSEMBLÉE SE FÉLICITE DU BILAN «ÉLOGIEUX» EN UNE SEULE ANNÉE DE
CETTE LEGISLATURE
Au delà de cette question du retour du quinquennat, la rencontre qui s’est tenue de 11h à 15 h a permis aux membres du bureau de recenser tous les projets de loi, propositions de loi, questions orales et autres questions d’actualité déposés à l’Assemblée nationale.
A cet effet, Moustapha Niasse et ses collègues ont décidé de mettre en place une commission dont la mission sera de répertorier et de regrouper l’ensemble des initiatives parlementaires qui se recoupent. Histoire de gagner du temps. Evoquant les nombreuses critiques formulées contre la présente législature peu encline à prendre des initiatives, se contentant seulement à être à la solde de l’exécutif, les membres du bureau contestent vigoureusement. Pour eux, il est tout à fait normal que les projets de loi soient plus nombreux que les propositions de loi. Car, lors de chaque conseil des ministres, le gouvernement adopte des projets de loi qu’il envoie à l’Assemblée nationale.
Pour le démontrer le dynamisme de l’actuelle législature, Moustapha Niasse et ses collègues ont fait le bilan de leur première année à l’hémicycle. Parmi leurs activités-phares, ils citent la Déclaration de politique générale du Premier ministre Abdoul Mbaye, le vote de deux Lois de finances rectificatives (Lfr), l’adoption de la Loi de finances initiale (Lfi), la levée de l’immunité parlementaire de certains députés (Oumar Sarr, Abdoulaye Baldé, Me Ousmane Ngom). Qui plus est, ils soutiennent avoir examiné plusieurs questions orales en une seule année. Là où seules deux (2) questions orales ont été examinées par la précédente législature durant cinq ans. Ils se glorifient d’avoir aussi reçu un chef d’Etat (François Hollande) et deux présidents d’Assemblée nationale (Guillaume Soro et Claude Bartolone).
En outre, dès la prochaine session, tous les quinze jours le gouvernement avec à sa tête le Premier ministre se présentera devant les députés pour répondre à un certain nombre de questions.