NIASSE SOUS PRESSION
RENTRÉE PARLEMENTAIRE SUR FOND DE TENSION SOCIALE
Le bureau du président de l’Assemblée nationale risque d’être inondé de questions orales que préparent les députés, à la prochaine rentrée parlementaire.
Le contexte social très lourd risque de peser sur la prochaine rentrée parlementaire prévue au début du mois d’octobre. En vacances depuis deux mois, les députés, notamment de l’opposition, ne manqueront pas de matière pour interpeller l’Etat. Ils sont attendus sur plusieurs dossiers brûlants qui feront certainement l’objet de questions orales ou écrites.
Parmi ces dossiers, le député de Bés du Niakk, Cheikh Oumar Sy, retient celui de l’affaire du colonel Aziz Ndaw qui tient aujourd’hui encore l’opinion en haleine, du fait des graves révélations contenues dans son brûlot, “Pour l’honneur de la gendarmerie nationale”. L’ancien comandant en second de la gendarmerie, en arrêt de rigueur actuellement pour 30 jours, a en effet accusé le général Abdoulaye Fall d’être impliqué dans des scandales financiers. Des accusations qui ont valu à l’accusateur et au mis en cause, respectivement attaché militaire à l’ambassade du Sénégal en Italie et ambassadeur du Sénégal au Portugal, d’être finalement rappelés par l’Etat du Sénégal pour consultation.
“Pour l’honneur de la gendarmerie nationale”
Le député Cheikh Oumar Sy estime que cette affaire ne doit passer par perte et profit. “Ce dossier est extrêmement sérieux. Depuis le retour du colonel, on ne parle plus de cette affaire. Est-ce une manière de l’étouffer ?” se demande le jeune parlementaire. “Aujourd’hui, le rapport de la Cour des comptes (2012) montre l’urgence à tirer cette affaire au clair. Il y a beaucoup de malversations dans ce pays”, constate-t-il pour le déplorer. A propos de cette affaire, le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar avait réclamé l’audition de toutes les personnes incriminées, dont l’ancien président Abdoulaye Wade.
Le député Cheikh Oumar s’intéresse également aux conditions d’attribution du marché de (re)construction de la route Fatick-Kaolack à l’entreprise Jean Lefebvre Sénégal de Bara Tall. (Rappelons que cette route réalisée par la même entreprise avait valu à son patron des ennuis judiciaires sous le régime de régime de Wade). Le député veut savoir comment le montant du marché attribué, qui était initialement arrêté à 18 milliards, a été porté à 38 milliards F Cfa.
Vivres de soudure
Le président du groupe parlementaire “Les libéraux et démocrates” s’interroge sur la situation du monde rural. Modou Diagne Fada veut savoir la manière dont les vivres de soudure sont distribués. Il veut être édifié sur la manière dont l’enquête a été menée et les cibles choisies. “Je ne peux pas comprendre que les 7 communautés rurales de Darou Mousty ne puissent pas bénéficier de ces vivres de soudure, alors que d’autres collectivités en ont. Ce que j’ai vu m’inquiète. Si des correctifs ne sont pas apportés, bonjour les dégâts”, prédit le président du conseil départemental de Kébémer.
Ebola
Au-delà du monde rural, les députés comptent interpeller évidement le gouvernement sur le virus Ébola dont un premier cas a été détecté à Dakar. A cet effet, le député Cheikh Oumar Sy souhaite connaître “la politique de santé” de notre pays. Sa collègue Seynabou Wade est plutôt sceptique par rapport à la prochaine rentrée parlementaire. Même si elle se dit “sensible” à la crise universitaire qui s’est soldée par la mort d’un étudiant, l’ancienne mairesse de la commune de Fass-Colobane-Gueule Tapée pense que les questions orales ne servent à rien. “Il y en a beaucoup qui dorment dans les tiroirs”, constate la responsable députée non inscrite. Interpellé sur la question, Moustapha Diakhaté n’a pas souhaité réagir.