NIGERIA : LA JUSTICE VEUT ARRÊTER LE PRÉSIDENT DU SÉNAT
FAUSSE DÉCLARATION DE REVENUS
Abuja, 18 sept 2015 (AFP) - Le Tribunal du code de conduite du Nigeria a délivré vendredi un mandat d'arrêt contre le président du Sénat Bukola Saraki qui, accusé de fausse déclaration de revenus, refuse de comparaître devant la cour.
"Ce tribunal a demandé à l'accusé de se présenter devant la justice. En raison de sa non-comparution, le tribunal ordonne à la police (...) d'amener l'accusé devant la cour", a indiqué le juge Danladi Umar dans sa décision de justice à Abuja, ajoutant qu'un mandat d'arrêt avait été délivré contre le président du Sénat, troisième plus haute autorité du pays après le président de la République et le vice-président.
Le juge a souligné qu'en raison de sa position, M. Saraki devait respecter la Constitution du pays qu'il a juré de servir. Le Tribunal est une cour spéciale chargée de juger les cas de fausses déclarations de patrimoine et de revenus.
Ce cas représente un test décisif pour le Congrès progressiste (APC), le parti du président Muhammadu Buhari, vainqueur des dernières élections. Investi le 29 mai, le chef de l'État nigérian s'est engagé à lutter farouchement contre "le démon de la corruption" et à traduire en justice les responsables.
Le président Buhari et son vice-président Yemi Osibajo ont rendu publics leurs patrimoines en septembre, et d'autres hauts responsables, tels que les députés, devraient suivre leur exemple.
M. Buhari a accusé l'administration précédente de Jonathan Goodluck d'avoir "vidé" les caisses de l'État.
Les vols et détournements des ressources nationales liées à l'exploitation du pétrole brut constituent un problème majeur au Nigeria, première puissance économique et premier producteur de pétrole du continent africain.