NIGERIA: L'ARMEE REPOUSSE UNE ATTAQUE DE BOKO HARAM DANS LE NORD-EST
Maiduguri (Nigeria), 20 déc 2014 (AFP) - L'armée nigériane a repoussé une attaque de Boko Haram et tué des insurgés islamistes près du village du nord-est du pays où 185 personnes ont été enlevées la semaine dernière, ont indiqué samedi des militaires et des témoins.
Quelque 150 combattants de Boko Haram ont pris d'assaut mercredi la ville de Bulabulin, mais les militaires nigérians auraient été avertis auparavant de l'attaque.
Bulabulin se trouve dans une zone de l'Etat de Borno proche du village de Gumsuri, où quelque 185 personnes - des femmes et des enfants pour la plupart - ont été kidnappées le 14 décembre.
"Nos hommes sont montés en haut de poteaux électriques pour faire le guet et ont vu (les insurgés) venir de loin", a déclaré sous couvert d'anonymat un officier ayant participé à l'opération.
Le porte-parole du ministère de la Défense Chris Olukolade a confirmé vendredi que l'armée affrontait Boko Haram dans cette zone, sans donner de détails.
Selon deux sources sécuritaires, de nombreux insurgés ont été tués par l'armée au cours de l'attaque, sans qu'un bilan officiel soit disponible.
Un habitant a confirmé que l'armée avait pris le dessus dans la confrontation. "Nous serions tous morts à l'heure qu'il est, mais l'armée a filé une bonne raclée aux terroristes", a raconté Samuel James à l'AFP.
Le rapt de Gumsuri rappelait l'enlèvement de plus de 200 lycéennes à Chibok (dans l'Etat de Borno) en avril dernier, qui a suscité une indignation internationale.
Dans une attaque séparée, Boko Haram a frappé vendredi la ville de Damagun, dans l'Etat voisin de Yobe. L'assaut n'a pas fait de victimes, selon la police et des témoins.
De nombreux hommes armés à moto ont tiré des coups de feu en l'air et incendié des bâtiments publics. "Certains d'entre nous se sont enfuis dans la brousse, d'autres se sont enfermés chez eux", a témoigné Grema Ahmad, une habitante de la ville.
Un autre témoin s'est dit surpris que les assaillants ne s'en soient pas pris aux civils, "ce qu'ils auraient pu faire s'ils l'avaient voulu".
L'insurrection de Boko Haram et sa répression par les forces de l'ordre ont fait plus de 13.000 morts et 1,5 million de déplacés au Nigeria en cinq ans.
Le président Goodluck Jonathan, candidat à sa réélection en février 2015 à la tête du pays le plus peuplé d'Afrique, est très critiqué pour son incapacité à répondre à l'insécurité.