NOMINATION D'UN NOUVEAU VICE-PRÉSIDENT APRÈS LE LIMOGEAGE DE M. SAM-SUMANA
SIERRA LEONE
Freetown, 19 mars 2015 (AFP) - Le chef de l'État sierra-léonais Ernest Bai Koroma a nommé un nouveau vice-président, après le limogeage de Samuel Sam-Sumana, a annoncé jeudi la présidence.
Selon un communiqué de la présidence, M. Koroma a désigné Victor Bockarie Foh comme vice-président "en raison de la vacance du poste". M. Bockarie Foh, un baron du parti au pouvoir, le Congrès de tout le peuple (APC), était jusqu'alors ambassadeur de son pays en Chine.
Dans un communiqué lu à la radio dans la nuit de mardi à mercredi, M. Koroma avait annoncé le limogeage de M. Sam-Sumana. Il avait motivé sa décision par l'exclusion de M. Sam-Sumana de l'APC le 6 mars et le fait qu'il ait demandé le 14 mars "l'asile auprès d'une ambassade étrangère, manifestant ainsi sa volonté d'abandonner ses fonctions".
M. Sam-Sumana avait contesté cette décision un peu plus tard dans la journée, estimant que le chef de l'État n'en avait pas le droit puisqu'ils ont été élus conjointement sur un "ticket" présidentiel. Il avait annoncé qu'il allait saisir la Cour suprême.
Réélu en 2012 pour un second mandat avec M. Sam-Sumana, le président Koroma ne pourra pas se représenter à sa propre succession en 2017, en vertu de la Constitution. La nomination d'un nouveau vice-président est le dernier épisode en date de cette crise au sommet de l'État.
La semaine dernière, M. Sam-Sumana avait demandé l'asile politique aux États-Unis, se disant en danger. Il s'était mis en lieu sûr, avait-on appris samedi dans son entourage, en attendant une réponse de l'ambassade américaine.
Une demande qui faisait suite au déploiement de militaires samedi autour de sa résidence, où ils ont saisi des documents, et désarmé ses gardes. Les autorités sierra-léonaises avaient cependant affirmé garantir sa sécurité.
Selon des commentaires publiés dans les médias et sur les réseaux sociaux sierra-léonais, le vice-président se serait alarmé du remplacement la semaine dernière de ses gardes attitrés par un nouveau dispositif de sécurité.
M. Sam-Sumana est pourtant réapparu lundi soir à sa résidence, assurant ne "pas se sentir menacé". M. Sam-Sumana a été exclu le 6 mars du parti au pouvoir après une enquête interne lancée en novembre pour "mensonges" sur ses diplômes et sa religion, et pour avoir fomenté des agressions sur des membres de l'APC dans la province diamantifère de la Kono, dans l'est du pays, limitrophe de la Guinée, dont il est originaire.
Des accusations qu'il a récusées. Cette exclusion avait été prononcée lors d'une réunion à laquelle il n'a pu assister, s'étant placé lui-même en quarantaine en raison de la mort d'un de ses gardes, décédé d'Ebola.