Non partant, le Sudes dénonce «un radicalisme aveugle de lutte»
GREVE DU CADRE UNITAIRE DES SYNDICATS D'ENSEIGNANTS
Le Syndicat unique et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) ne participera pas au plan d'actions du grand cadre de syndicats d’enseignants prévu tout long de ce mois. Le Sudes estime, en effet, que «des stratégies plus réfléchies, adaptées au contexte existent pour exercer la pression sur les autorités», sans pour autant aller vers cette grève. Surtout, le Sudes est d’avis que «l'intérêt de l'école publique doit nécessairement et être au-dessus de tout autre considération, y compris nos propres intérêts corporatistes».
Le Sudes, bien que membre du Cadre unitaire des syndicats enseignants (Cuse), ne partage pas la démarche des grévistes. Parlant «d’un radicalisme aveugle de lutte qui amplifie dangereusement la situation déjà critique de l'école publique sénégalaise», le Sudes pense qu’«une telle forme de lutte est inopportune, voire dangereuse au regard des intérêts fondamentaux de l'école publique et du syndicalisme enseignant».
D'après le Sudes, la rupture des négociations par le boycott incompréhensible de la séance plénière du 27 avril dernier démontre la principale volonté du cartel de syndicats de vouloir privilégier la confrontation pour entretenir la crise aussi longtemps que possible. Selon le Sudes, «au cours de cette séance, aucun des points d’achoppement n’a fait l’objet de discussions de fond entre les deux parties pour constater au final des désaccords».
Le Sudes de déplorer, par conséquent, la violation flagrante des dispositions de son Code de conduite du Cuse qui consacrent le consensus, comme mode de prise de décision et non le principe de majorité. «Par souci de maintenir et de renforcer l’unité et la cohésion du Cuse et du grand cadre naissant, mais aussi pour faire pression sur le gouvernement en vue d’obtenir la validation aux deux tiers, le Sudes s’était pleinement engagé dans la grève de 48 heures. Cependant, il ne saurait être question pour nous de s’inscrire dans un cycle infernal de grèves répétitives, sous n’importe quel prétexte», ajoute-t-il pour se justifier le fait qu’il se désolidarise de ses camarades.
Par ailleurs, le syndicat fait savoir que l'opinion publique nationale est un poids déterminant dans la création de rapport de forces pour le succès dans la lutte revendicative. Dès lors, estime-t-il, «il serait dangereux pour le mouvement syndical enseignant d’être aveugle devant les périls qui pèsent sur l’école publique, gravement fragilisée et discréditée sur fond de performances chroniquement médiocre». De même que «d’être sourd à l’incompréhension, aux condamnations et à l’hostilité de plus en plus ouverte de l’opinion quant à la nature corporatiste de nos revendications et les formes d’actions teintées d’extrémisme».