"NOUS SOMMES A LA PERIPHERIE DU POUVOIR MAIS IBRAHIMA SALL TRAVAILLE…"
MEDOUNE NDIAYE, COORDONNATEUR NATIONAL DU MODEL

Le fait de ne pas faire parti du gouvernement n’enlève en rien la motivation et l’engagement du Mouvement pour la démocratie et les libertés (Model) à travailler pour la réélection du président Macky Sall en 2017. Toutefois, son coordonnateur national a regretté, face à la presse hier, leur exclusion de la gestion du pays. Malgré les promesses du chef de l’Etat.
L’actualité politique nationale, la vie du parti et les promesses non tenues du président Macky Sall, sont, entre autres, les différents points abordés par le coordonnateur national du Mouvement pour la démocratie et les libertés (Model) qui a profité de sa conférence de presse pour magnifier la «stratégie politique intelligente» de son leader, Ibrahima Sall. «Le président Ibrahima Sall se consacre à son travail de Directeur général de la Sicap.
Il a, d’ailleurs, été récemment couronné par un «Cauris d’or». Il se consacre aussi à l’animation de son parti. Et pour moi, c’est ça le plus important. S’il n’a pas de base politique, à quoi il va servir au président de la République. Ibrahima Sall est intelligent politiquement. Il travaille à l’élargissement des bases de son parti.
Son silence est une stratégie politique intelligente. Il travaille pour la réélection du président Macky Sall, dès le premier tour de la prochaine élection présidentielle», a indiqué Médoune Ndiaye. Qui explique que ce silence a fini de causer du tort à Sall au sein de sa formation politique.
Grincements de dents au sein du Model «Cette question est même en train de dynamiter le parti à l’intérieur. Parce qu’au niveau du Bureau politique, presque 80% de nos camarades avaient même suggéré qu’on quitte la coalition Benno bokk yakaar.
Mais, il y a un paramètre très important dont il faut tenir compte, c’est la forte amitié qui lie le président Macky Sall au président de notre parti, Ibrahima Sall», a souligné le coordonateur du national du Model. Et de rappeler qu’«au niveau du Bureau politique, à l’heure où je vous parle, la majorité de nos camarades se sent lésée par rapport à ce qui devait se passer.
En 2008, quand nous étions dans l’opposition, le parti voulait avoir un candidat, en l’occurrence le président Ibrahima Sall. Mais, Ibrahima Sall nous a convaincus de soutenir la candidature de Macky Sall. Ce dernier nous a clairement dit que nous sommes ses premiers partenaires, et que si nous gagnons, nous gouvernerons ensemble. Mais, cela ne s’est pas traduit dans les faits».
Poursuivant, il ajoute: «Nous ne sommes pas au pouvoir, nous sommes à la périphérie du pouvoir. Nous ne sommes ni dans le gouvernement ni à l’Assemblée nationale ni au Conseil économique, social et environnemental. Aucun cadre du Model n’a été responsabilisé dans la gestion du pays. C’est vraiment frustrant.
Alors que nous avons donné beaucoup de gages de loyauté au président Macky Sall. Le président Ibrahima Sall a beaucoup de problèmes. Il passe son temps à canaliser les ardeurs des militants et des responsables. Nous, ça nous met mal à l’aise, en tant que dirigeants».
Toutefois, ce soutien à Macky n’affecte pas l’ambition du Model à aspirer au pouvoir. Percée du Model aux Locales «Il y a eu un engagement personnel du président Ibrahima Sall. Et le dernier Bureau politique l’a souligné. Il a été à la hauteur.
Quand les gens pensaient qu’il fallait aller aux élections en coalition, il a eu une attitude qui recoupait celle de la majorité. Il fallait qu’on aille seuls à ces élections pour nous compter. Nous sommes allés aux élections en prenant des risques, mais à l’arrivée les résultats ont suivi. Nous avons, très tôt, effectué des tournées dans le pays.
J’ai été dans plusieurs localités. Nous avons fait partout des meetings avec des mobilisations monstres. Au moment où les gens étaient à Dakar, nous étions dans les coins les plus reculés du Sénégal. Aujourd’hui, nous sommes représentés dans nombre de Conseils municipaux et départementaux. Nous avons gagné des communes et des départements. C’est le fruit d’un travail de longue haleine. Nous allons continuer de travailler, parce que notre ambition est de diriger le pays un jour». Conclusions du rapport de l’Ige Revenant sur le Rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige), le coordonnateur du mouvement d’Ibrahima Sall ne cache pas sa position.
«Nous sommes en phase avec le président de la République, Macky Sall, et son Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne. Ceux qui bafouent les rè- gles financières doivent être traduits devant la justice. On ne peut pas gouverner un pays, sans la transparence. Et je pense que le président Macky Sall a bien compris cela. De même que son Premier ministre.
Depuis son accession au pouvoir, il a toujours dit qu’il n’y aura plus d’impunité dans ce pays. Ce sont de pareils actes qu’il faut poser et les traduire concrètement. Nous saluons cette attitude du président de la République. Il faut respecter les règles de droit, surtout en ce qui concerne les finances publiques. Nous encourageons le chef de l’Etat et son gouvernement à persévérer dans cette voie».