ON NOUS TYMPANISE
La crise des valeurs civiques est telle qu’on est en droit de se demander si la citoyenneté n’a pas pris congé au Sénégal
La crise des valeurs civiques est telle qu’on est en droit de se demander si la citoyenneté n’a pas pris congé au Sénégal. Il s’agira de s’appuyer sur cette charte pour que le Nouveau Type de Sénégalais (NTS) émerge. Cette démarche qui est la lame de fond pour la refondation de l’Etat ne se fera que sur le moyen et le long terme, car il s’agit d’une opération de remodelage des com- portements. Comme qui dirait un lavage de cerveau. Ce sont les manifestants du 23 juin, ses précurseurs, qui ont donné le ton pour un changement de régime et fait naître le Nouveau Type de Sénégalais. Ce sont ceux-là qui doivent porter la Refondation.
Les pourfendeurs du nouveau régime peuvent être à l’aise pour dire que le peuple attend encore. Qu’il reste beaucoup à faire pour rendre le sourire aux Sénégalais. Ils peuvent étaler une liste de promesses non tenues par le président de la République Macky Sall au bout de deux ans d’exercice du pouvoir, en mettant l’accent sur l’Emploi, la diminution du prix de l’électricité et du carburant, ainsi que l’amélioration des conditions de vie du monde rural et une réduction du train de vie de l’Etat. Comme le revendique le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) et ses alliés qui ont porté l’ancien régime au pouvoir.
De l’autre côté, ce sont les partisans du chef de l’Etat qui ne s’embarrassent pas pour dire que la refondation du pays est sur les rails, le panier de la ménagère est amélioré avec la bourse familiale, la baisse de l’impôt sur le revenu, la baisse du coût du loyer. Ce n’est pas la querelle des chapelles qui importe. Le bréviaire des réalisations de Macky Sall, brandi par le Premier ministre Aminata Touré, doit être considéré comme un aiguillon pour faire plus et mieux. Car en deux ans, à la vérité, il ne peut y avoir que des lueurs d’espoir. Des acquis qu’il va falloir consolider et des attentes qu’il faut réaliser. Peu importe alors que l’on nous tympanise sur les éléments d’un bilan d’étape.
Ce qui se dresse devant le peuple et qui interpelle chaque citoyen doit nous servir de paradigme pour relever le défi du développement. Il s’agit de travailler comme des forcenés, dans un cadrage bien défini par les autorités qui devront faire preuve de vertu et de sens de l’Etat, pour combler le gap que nous avons avec les pays développés. Au moment où la plupart des pays de l’UEMOA dont nous faisons partie, espère une croissance à deux chiffres dans le moyen terme, le Sénégal s’interroge sur ses capacités à atteindre les 7%.
A la vérité, le vouloir c’est le pouvoir, car les potentialités existent pour traduire cette ambition. Nous ne sommes que 12 800 000 Sénégalais, selon les résultats du recensement démographique publié il y a quelques jours. Avec près de 70% de bras actifs qui ne demandent qu’à s’impliquer pour donner du bonheur à la Nation. Il s’agit donc de mettre en œuvre des politiques hardies pour que les lendemains soient porteurs. La Charte Nationale du Civisme sera disponible en juin prochain. Elle questionne sur la faiblesse du sens des responsabilités familiales, la déperdition scolaire et l’absence d’autorité de l’Etat.
On ne peut refonder un Etat si des réponses fermes ne sont pas apportées à ses interrogations. La crise des valeurs civiques est telle qu’on est en droit de se demander si la citoyenneté n’a pas pris congé au Sénégal. Il s’agira de s’appuyer sur cette charte pour que le Nouveau Type de Sénégalais (NTS) émerge. Cette démarche qui est la lame de fond pour la refondation de l’Etat ne se fera que sur le moyen et le long terme, car il s’agit d’une opération de remodelage des comportements.
Comme qui dirait un lavage de cerveau. Ce sont les manifestants du 23 juin, ses précurseurs, qui ont donné le ton pour un changement de régime et fait naître le Nouveau Type de Sénégalais. Ce sont ceux-là qui doivent porter la Refondation. Ceux-là ne doivent pas être des exceptions : chaque citoyen doit porter leurs stigmates.