NOUVEAU DÉPART
Seydou Guèye, porte-parole de l'Apr, estime que Benno est condamné à se "structurer"
Après la première rencontre de septembre 2014, le chef de l’Etat Macky Sall se réunit à nouveau avec les leaders de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Dans cet entretien accordé hier à EnQuête, le porte-parole de l’Apr revient sur le sens et la portée d’une telle initiative. A en croire Seydou Guèye, l’évolution de BBY nécessite une structuration.
Le président de la République Macky Sall a convié tous les leaders de BBY à une rencontre. Quels sont les objectifs de cette réunion ?
Cette rencontre, c’est la suite logique du séminaire qui a été tenu au mois de septembre 2014 dernier. Au sortir de cette rencontre, les différentes composantes de Benno Bokk Yaakaar (BBY) avaient félicité le président de la République pour avoir mis en place le PSE, avant d’exprimer leur engagement autour de ce plan. Mais il était convenu à l’issue de ce séminaire de tenir une deuxième rencontre qui porterait sur la mise en place des cadres de concertation à travers une sorte d’organisation de la coalition. Pour que BBY puisse jouer son rôle d’accompagnement des politiques publiques et de cadre de concertation entre les différents partenaires de la majorité présidentielle. Donc la rencontre de demain (NDLR : aujourd’hui) se penchera sur les formes d’organisations qui permettraient à la coalition de jouer son véritable rôle d’alliance politique au service de la majorité présidentielle.
Lors de la première rencontre, l’idée était émise non seulement de structurer la coalition, mais aussi de mettre en place une permanence avec des organes qui fonctionnent. Où en êtes-vous exactement ?
La permanence, elle existe, elle est même fonctionnelle. Elle est établie à Dieuppeul (un quartier de Dakar). La plupart des partis membres de BBY ont en commun d’avoir fréquenté des platesformes comme la conférence des leaders, la commission des plénipotentiaires et tous les différents groupes de travail qui permettent de prendre en charge les questions qui se posent. Je pense qu’il s’agira de discuter autour de cela, de définir les contours des organes, leurs compositions, leurs fonctionnements et leurs missions. C’est tout l’enjeu de la rencontre de ce samedi pour avoir des espaces de concertation et d’élaboration.
Mais quelle est la nature de la structuration que proposent les leaders de BBY ?
Pour rappel, les leaders de BBY avaient mis en place un groupe de travail composé des plénipotentiaires des différentes composantes de la coalition. Ces derniers ont fait le travail de réflexion qu’ils vont soumettre à la sanction des leaders.
Et quels sont les résultats de ce groupe de travail ?
Ah ! Vous les aurez demain (NDLR : aujourd’hui). Il ne m’appartient pas de déflorer le travail d’une commission qui a été mandatée pour une mission précise. En s’organisant, on cherche à être en cohérence avec nos options puisque chacun d’entre nous est membre de BBY. En s’organisant, nous assumons notre identité collective qu’il faut d’ailleurs renforcer. Il faut également renforcer nos moyens d’action à travers une concertation plus permanente et avec des procédures beaucoup plus rationalisées pour un fonctionnement plus harmonisé de la majorité présidentielle.
Qu’est-ce qui explique aujourd’hui ce désir de se formaliser et de s’organiser ?
Ceci n’est pas nouveau. Quand on était dans le cadre de la coalition Benno Siggil Senegaal (BSS), on avait des cadres formalisés et identifiés. Donc c’est l’évolution de notre organisation qui a connu certaines croissances avec l’arrivée de nouvelles entités, qui nous impose une structuration par une responsabilité de plus en plus encadrée. Il est important qu’on renforce maintenant les procédures et les mécanismes et les procédures par lesquelles nous faisons le travail au service de la majorité présidentielle.
L’APR, en tant que parti politique est la locomotive de la coalition BBY. Qu’attendez-vous de cette rencontre ?
Ce que nous attendons de cette rencontre, c’est ce que tous les leaders en attendent. C’est de construire un palier supplémentaire dans notre organisation et de renforcer davantage la cohésion et la dynamique de groupe. Mettre également de façon formelle un espace qui nous permette d’échanger, de discuter et d’harmoniser nos positions. La coalition en a besoin et le pays attend qu’on soit davantage ensemble.
Est-ce que la question de la candidature de BBY en 2017 sera abordée au cours de ce séminaire ?
Non je ne le pense pas. A chaque jour suffit sa peine. La question de l’heure est une question de l’heure. Maintenant quand viendra la question de la candidature, la discussion sera ouverte de façon très sereine.
Lors du premier séminaire, l’idée de dissoudre les sous coalitions qui composent la galaxie BBY avait été agitée. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Il reviendra au séminaire de demain (Aujourd’hui) de trouver les principes et les règles qui vont gouverner la coalition. Il reviendra aux leaders de voir sur quelle modalité ils vont régler ce problème ainsi que celui de l’entrée de nouvelles entités. Il leur reviendra ainsi de voir quelle typologie de coalition détenir pour donner plus d’amplitude à l’objectif commun que nous avons. Puisque chacun d’entre nous est conscient d’une chose : aujourd’hui cette coalition est majoritaire dans le pays où il est très populaire.
Êtes-vous pour ou contre la suppression des sous coalitions dans BBY ?
Ça, c’est le résultat des discussions qui l’indiquera au regard de la formule la plus efficace pour prendre en charge les missions et les objectifs fixés. C’est la coalition qui décidera de cela au regard de la dignité et du rôle politique de chacune de ses composantes.