NOUVEAU RAID ATTRIBUE A BOKO HARAM CONTRE UNE VILLE DU NORD-EST DU NIGERIA
Kano (Nigeria), 4 nov 2014 (AFP) - Des membres présumés du groupe islamiste armé Boko Haram ont attaqué mardi une ville du nord-est du Nigeria, où plusieurs bâtiments, dont le commissariat de police, ont été détruits, selon des témoins.
Les assaillants ont d'abord affronté des soldats stationnés à un poste de contrôle, à la sortie de la ville de Nafada, dans l'Etat de Gombe, à la mi-journée, avant de pénétrer dans le centre-ville.
"Ils sont arrivés en grand nombre à bord de camionnettes et sur des motos, ils criaient Allahu Akbar" a rapporté à l'AFP Abubakar Galda, un habitant de Nafada, un récit partagé par d'autres témoins et un membre des services de secours. Selon ces témoins, les forces de l'ordre qui gardaient la route principale, à la sortie de la ville, ont été dépassées par les assaillants.
La police n'était pas disponible, mardi, pour commenter cette attaque, et aucun bilan n'a pu être établi de source indépendante. Une fois dans Nafada, les hommes armés "ont fait sauter le commissariat de police avec des lance-roquettes" a rapporté M. Galda.
Selon un autre habitant, Awwalu Ibrahim, le siège local du Parti démocratique populaire (PDP, au pouvoir) a également été détruit. Et plusieurs témoins ont dit avoir vu les assaillants cambrioler une banque.
La ville de Nafada est proche de l'Etat de Yobe, un des trois Etats du nord-est du Nigeria où se concentre l'insurrection islamiste qui a fait plus de 10.000 morts ces cinq dernières années, et où Boko Haram a pris le contrôle de plusieurs villes et villages ces dernières semaines.
Cette nouvelle attaque, survenue un peu au sud de la zone la plus touchée par les violences islamistes, n'a pas été revendiquée par Boko Haram, mais qui se finance notamment par le cambriolage de banques et l'enlèvement d'otages contre rançon.
La semaine dernière, un triple attentat à la bombe avait frappé une gare de bus de Gombe, la capitale de cet Etat, faisant au moins huit morts.
Ces nouvelles violences interviennent quelques jours après la publication d'une nouvelle vidéo de Boko Haram, obtenue vendredi par l'AFP, dans laquelle Abubakar Shekau, le chef du groupe islamiste, annonce le mariage forcé des 219 lycéennes enlevées dans cette région en avril, mettant fin à tout espoir de voir les adolescentes libérées. Il excluait toute négociation avec le gouvernement nigérian en vue d'un cessez-le-feu.