Où est la communauté internationale?
Encore une fois un pays africain se distingue par des faits d’armes. Arrivé au pouvoir en 2003, après un coup d’Etat commis contre l’ancien président Ange Félix Patassé, François Bozizé a emprunté le même chemin que son malheureux prédécesseur, emporté qu’il a été avant- hier, dimanche 24 mars, par un coup d’éclat d’une rébellion partie en décembre dernier du Nord d’un pays coutumier des faits.
Depuis l’assassinat de Boganda, le père de l’indépendance, en 1959, le peuple centrafricain n’a pas connu la quiétude et les douceurs d’une réelle démocratie. Partagé qu’il a été par des régimes martiaux, dictatoriaux, entre David Dacko, Jean Bédel Bokassa en passant par le général Kolingba, jusqu’à Ange F Patassé, et son bourreau François Bozizé qui vient de faire les frais d’une rébellion qui a fini par le chasser du pouvoir. L’histoire de la Centrafrique est marquée définitivement du sang de ses nombreux martyrs «innocemment» versé, des tortures, pillages et scènes de carnage, toujours sous le joug de porteurs de bottes.
Encore une fois, l’Afrique fait les frais du silence de la Communauté internationale qui depuis le début des opérations, fait la sourde oreille, lassée sans doute par la boulimie de pouvoir des dirigeants d’un continent toujours en maille à partir avec la démocratie. Même l’Union Européenne, pourtant récemment nobélisée, rechigne à se faire tirer l’oreille, alors que la France déjà occupée par la crise malienne, a lancé des opérations de sécurisations de ses expatriés en Centrafrique. En attendant de connaitre le visage des auteurs de ce énième coup d’éclat, l’Union Africaine a déjà pris des mesures en suspendant hier la République centrafricaine de l’organisation panafricaine avec des restrictions de voyage, le gel des avoirs de 7 responsables de la rébellion de la Seleka.
Une réaction à encourager et à soutenir par le monde occidental, alors que des appels sont lancés par des populations qui ont vécu ces événements douloureux et qui ne savent plus à quel saint se vouer. Pour juguler ces crises dans ce pays et dans les autres pays du continent, l’idéal serait d’instaurer des politiques strictes d’embargo politiques et économiques, et un isolement de tout auteur de coup d’Etat. Il faudra aussi refuser le scénario de Patassé, à savoir la convocation d’élections savamment orchestrés, que le tenant du pouvoir va gagner avec aisance, avant de faire son retour sur la scène africaine et internationale.