OBAMA VIENT CÉLÉBRER LA RUPTURE AVEC LES ANNÉES WADE
L'HONNEUR EST IMMENSE POUR LE SÉNÉGAL, SEUL PAYS FRANCOPHONE DE LA TOURNÉE AFRICAINE
La grande offensive contre la traque des biens présumés mal acquis semble porter ses fruits au-delà des océans. La Maison Blanche à Washington semble l'apprécier puisque le président américain Barack Obama, pour son prochain voyage en Afrique, a programmé le Sénégal dans son agenda. Seul pays francophone parmi les trois retenus. Curieusement, le PDS, l’ancien parti au pouvoir dont les dignitaires sont soupçonnés puis traqués de toute part pour enrichissement illicite, prévoit de marcher à l’occasion de cette venue du président américain à Dakar.
L’honneur est immense pour le Sénégal ! La Maison blanche a informé officiellement SenePlus que le président Barack Obama se rendra en visite officielle dans trois pays africains du 26 juin au 3 juillet, 2013. Les trois pays? le Sénégal, l’Afrique du Sud et la Tanzanie. Un seul pays francophone, de toute évidence.
"Le président Obama et la First Lady se réjouissent du voyage qu’ils vont effectuer au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tanzanie" indique un officiel de la présidence américaine à Washington.
Selon nos informations, le président américain entend mettre à profit son voyage pour renforcer les liens économiques avec les Sénégal mais aussi pour indiquer son ferme soutien au renforcement des institutions démocratiques et encourager notre pays "à investir dans la génération des prochains leaders".
La Maison blanche indique que le président Obama va rencontrer à Dakar un nombre importants de membres du gouvernement, des hommes d’affaires et des leaders de la société civile en particulier des organisations de jeunes.
Au Sénégal comme dans les deux autres pays qu’il visitera, Barack Obama entend clairement indiquer que les Etats-Unis souhaitent être un partenaire de premier plan pour "le renforcement de la coopération régionale en Afrique et également pour assurer la paix et la prospérité pour tous".
Barack et Michele Obama passeront deux jours au Sénégal, du 26 au 28 juin, et seront accompagnés de leurs deux filles Malia et Sasha.
Pourquoi donc le Sénégal, pourrait-on se demander ?
Pour des observateurs et analystes, spécialistes des relations entre les Etats Unis et l’Afrique, que SenePlus.Com a contactés, l’arrivée du président américain au Sénégal est un signal fort en faveur de la démocratie et de la bonne gouvernance.
D’abord l’engagement des nouvelles autorités sénégalaises à imprimer un nouveau type de gouvernance, notamment avec la traque des biens présumés mal acquis, satisfait à suffisance l’administration américaine, nous informe-t-on.
Et justement s’agissant de cette traque des biens mal acquis, il y a quelques jours, l’ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne, Mme Dominique Delicour, a soutenu dans le quotidien, Le Soleil, que la traque des biens mal acquis rassurait les investisseurs : «L'impact de la traque des biens mal acquis sur les investisseurs étrangers est positif», a-t-elle dit dans le quotidien gouvernemental.
Rappelons que le président Macky Sall faisait partie cette année des leaders africains reçus par le chef de l’Exécutif américain. Ensuite, l’autre raison qui explique le choix porté sur le Sénégal est sa stabilité qui contraste, de loin, avec l’instabilité qui règne chez ses voisins immédiats.
Des trois pays africains que le président américain visitera, seul le Sénégal est francophone puisque le chef de la Maison Blanche fera également un détour en Afrique du Sud et en Tanzanie. En tout cas, il s’agit d’un symbole fort pour le Sénégal qui n’a jamais connu de rupture institutionnelle. En effet chez ses voisins immédiats, deux sont dans une situation de transition en attendant l'organistion d'élections.
Le Sénégal, seul dans une ceinture de feu
Depuis plus d’un an, le Mali s’est effondré avec l’invasion des islamistes, favorisée par le coup d’Etat du capitaine Sanogo et compagnie. La communauté internationale, au chevet de Bamako, tente d’aider le pays à retrouver son intégrité territoriale, à organiser des élections propres avant la fin de l’année et à restaurer l’autorité de l’Etat.
En Guinée, l’on est en face d’une démocratie chancelante, un pouvoir incertain et le tout enveloppé de troubles fréquents, occasionnant la mort d’hommes qui inquiètent à plus d’un titre. Pour des Législatives qui auraient dû se tenir 6 mois après la Présidentielle de fin 2010, le pays se retrouve plus de deux ans plus tard sans une Assemblée nationale légitime, faute d’élections législatives. Le pouvoir et l’opposition peinent à accorder leurs violons sur les modalités de la tenue de ces échéances. Et la spirale de violences est omniprésente dans le pays, les clivages ethniques n’arrangeant rien. Autre pays, autre réalité, même incertitude.
En Guinée Bissau, à la suite d’un énième coup d’Etat en octobre 2012, un gouvernement de transition est toujours en place. Le pays demeure un Etat fragile miné par le trafic international de drogue, impliquant l’armée et de hautes autorités du pays. En atteste l’arrestation, début avril, de José Américo Bubo Na Tchuto, l’ex-chef de la Marine du pays par les Etats Unis.
La Gambie qui, géographiquement parlant, est sur le territoire sénégalais, est loin d’être un pays démocratique et respectueux des droits de l’homme. Yahya Jammeh souffle le chaud et le froid, et s’autorise toutes les dérives. Ses compatriotes sont terrorisés en permanence, muselés pour longtemps.
Alors dans un tel contexte, le Sénégal fait figure d’exception dans la région en matière de démocratie. Il est donc de bon ton que le président Obama choisisse le Sénégal qui reste un ilot dans cette ceinture de feu pour lancer un message fort à l’Afrique.
La marche de protestation envisagée par le PDS
Mais ce qui est surprenant, c’est que le Parti démocratique sénégalais (PDS), l’ex-parti au pouvoir; prévoit de marcher le jour de la venue du chef de la Maison Blanche pour soutenir des personnalités accusées d'enrichissement illicite et contre lesquelles la justice détient des éléments accablants. De toute évidence, Obama n'aura aucune sympathie pour eux, lui qui n'a jamais manqué une occasion d'exprimer sa désaprobaltion pour la mal-gouvernance érigée en systeme de gestion du pays par Abdoulaye Wade et le PDS.
Mieux encore, c'est cette même administration Obama qui, dans un geste sans précédent, avait explicitement demandé à Wade de se retirer du pouvoir et n'avait pas hésité à le menacer de le traduire devant la cour internationale s'il menait le pays au chaos.
Barack Obama vient à Dakar pour célébrer la rupture et cetainement pas la continuité des méthodes Wade.