OM-PSG: Baup-Blanc, place au jeu
Le clasico de dimanche Marseille-Paris SG sera aussi l'occasion d'un duel sur le banc de touche entre l'entraîneur olympien Elie Baup et son homologue parisien Laurent Blanc, qui aiment tous deux faire le jeu.
. Laurent Blanc: Jusqu'ici tout va bien
Le "Président" (47 ans) n'était pas le premier choix des dirigeants qataris pour succéder cet été à Carlo Ancelotti, parti au Real Madrid. QSI et Nasser Al-Khelaifi ont longtemps caressé l'espoir d'attirer un nom ronflant mais toutes les pistes explorées se sont dérobées (Mourinho, Capello, Hiddink, Benitez, Villas-Boas) alors qu'Arsène Wenger, leur option N.1, n'a pas daigné couper le cordon avec Arsenal. Sans emploi depuis son départ de l'équipe de France juste après l'Euro-2012, Laurent Blanc, flanqué de son fidèle adjoint Jean-Louis Gasset, est ainsi devenu, par défaut, l'ultime recours.
Sous contrat pour deux ans, l'ancien sélectionneur n'est cependant pas dupe et sait bien que les Qataris n'ont pas abandonné l'idée d'enrôler un technicien prestigieux pour diriger les stars parisiennes et qu'il devra donc faire au moins aussi bien que son prédécesseur (un titre de champion, quart de finale en Ligue des champions) pour prolonger son séjour dans la capitale au-delà d'une saison.
Mais pour le moment, Blanc n'a commis aucun impair et son parcours ressemble à un sans-faute, Paris étant invaincu, toutes compétitions confondues. Adepte du beau jeu, l'ex-champion du monde et d'Europe essaye d'en finir avec le pragmatisme tactique d'Ancelotti et a jusque-là trouvé un bel équilibre avec son 4-3-3.
Sa gestion du vestiaire et des ego surdimensionnés qui peuplent son effectif est également sans accroc. Jeune dans la profession (depuis 2007) et doté d'un palmarès peu conséquent (1 titre de L1 avec Bordeaux) par rapport aux 2 Ligue des champions d'Ancelotti, Blanc, taxé naguère de dilettantisme dans sa pratique du métier d'entraîneur, aurait pu souffrir d'un déficit de légitimité et donc d'autorité face à Ibrahimovic, Cavani et consorts. Mais son passé de joueur et son passage dans de grands clubs européens (FC Barcelone, Manchester United, Inter Milan) plaident pour lui et ont fait taire les réticences initiales de certains cadres de l'équipe.
. Elie Baup: Le calme après la tempête
Le technicien de 58 ans a pris la suite de Didier Deschamps dans des conditions un peu délicates dans la mesure où l'OM, qui sortait d'une saison ratée en L1 (9e), était alors en pleine cure d'austérité et venait de se séparer de quelques pointures (Mbia, Diarra, Brandao, avant le départ de Loïc Rémy lors du mercato d'hiver).
Alors que les tensions étaient vives entre Deschamps et le directeur sportif José Anigo, Baup s'est glissé dans son costume sans faire de vague. Sa première saison, à la tête d'un groupe resserré, débouche sur une réussite inattendue avec une 2e place derrière le PSG en L1.
Grâce à des finances assainies et une qualification pour la C1, l'OM est reparti cette saison avec des ambitions revues à la hausse et la volonté cette fois d'offrir du jeu, grâce à des recrues onéreuses (Payet, Thauvin, Imbula, Khalifa, Lemina). Le début de saison lui donne raison, avec une 3e place après 8 journées et une moyenne supérieure à 2 points par match.
Malgré trois échecs face aux trois seules grosses pointures rencontrées cette saison (défaites 2 à 1 face à Monaco et Arsenal et 3 à 0 face à Dortmund), Baup ne veut pourtant pas renoncer à son style. "Je ne changerai pas nos idées, même si nous le payons cash. Nous avons été punis avec nos idées, mais à un moment donné ce sera source de résultats", a-t-il déclaré après la déroute à Dortmund.
Reste à savoir quelles traces aura laissé ce revers cuisant en C1 sur le moral des Marseillais avant le clasico. "On connaît l'importance du match à venir contre Paris. On va mettre de côté la Ligue des champions, on va se replonger dans notre championnat", a indiqué l'entraîneur de l'OM.