OMAR FAYE INTERPELLE MACKY SUR L’ATTRIBUTION DU MARCHE AUX MAROCAINS
POSE DE LA PREMIERE PIERRE DE LA CITE DE L’EMERGENCE
La question de la réalisation du projet de la «Cité de l’Emergence» n’a pas laissé indifférent le leader du mouvement «Leral Askanwi». Omar Faye demande, en effet, au chef de l’Etat d’édifier les Sénégalais sur cette opération immobilière de grande envergure. Cette interpellation est faite à la veille de la pose de la première pierre de la «Cité de l’Emergence» par le Président Macky Sall. La cité doit être érigée sur le site de l’ancienne gare routière Pompiers de Dakar et réalisée par le groupe marocain Adoha.
«La question du comment cette entreprise marocaine a gagné un tel marché n’est pas réglée. Aussi, on s’interroge sur comment un terrain de 3 hectares, ce qui fait 30 000 mètres carrés, soit une valeur de quasiment 30 milliards de francs Cfa au prix où le mètre carré est vendu dans cette partie de Dakar, a été mis à la disposition d’un groupe marocain, sans qu’on ne sache ni le comment, ni le pourquoi, ni avec qui», clame Omar Faye.
Pour Omar Faye, bien qu’on parle d’une «cité de l’Emergence», il est à se demander «si c’est cela l'émergence du Sénégal avec le Plan Sénégal émergent (Pse). Parce que là, avec ces Marocains, c’est juste l’émergence du Maroc et pas celle du Sénégal dont il est question». «Pendant ce temps, où sont les sociétés nationales comme la Sicap, la Sn Hlm et tous ces promoteurs immobiliers privés locaux. Tous sont-ils incapables de porter des projets aussi ambitieux ou de construire des immeubles dans ce pays ?», s’interroge-t-il encore.
Et pourtant, rappelle Omar Faye, «le groupe marocain Chaabi a été chassé, du temps de Wade, pour non -respect des engagements et son projet repris et réalisé par la Sicap». Pour lui, cela devait servir d’exemple pour promouvoir la préférence nationale. «Où est-elle cette préférence nationale avec tous ces cas de préférence étrangère constatés au jour le jour», clame-t-il, avant de dire que «l’heure est peut-être venue pour tous les acteurs des secteurs concernés de se mobiliser contre le bradage de nos ressources et pour justement cette préférence nationale ». Et cela, ajoute-t-il, «quitte à saisir toutes les juridictions et structures compétentes pour casser tous ces marchés - qui n’ont respecté aucune règle – attribués à des étrangers».
Pour le président de «Leral Askanwi», l’occasion est belle, avec cette pose de la première pierre, «pour qu’on demande au Président Macky Sall d’édifier les Sénégalais sur ce que notre pays gagne dans ce projet, ce qu’il coûte au Sénégal, ce qu’il rapporte aussi. Mais surtout, la grande question à laquelle il doit répondre mardi, c’est comment s’est déroulé le processus pour que le marché soit attribué aux Marocains dans une nébuleuse totale».