"Oui à la traque des biens mal acquis, mais dans le cadre du respect de la présomption d’innocence, du respect de la défense et d’un procès équitable"
OUSMANE TANOR DIENG
Il est certes membre de la coalition au pouvoir, mais Ousmane Tanor Dieng refuse de hurler avec les loups. Considérant l’arrestation de Karim Wade comme un événement majeur, il rappelle toutefois les principes : «tout laisse croire que l’Etat ira jusqu’au bout, mais il faut que cela se fasse dans le cadre de l’Etat de droit, du respect de la présomption d’innocence, du respect de la défense et d’un procès équitable».
Le Parti Socialiste a réitéré ce week-end sa volonté de tout faire pour que la coalition Benno Bokk Yaakaar aille ensemble aux prochaines locales. C’est Ousmane Tanor Dieng qui l’a fait savoir à Mont-Rolland, lors de la rencontre départementale de Tivaouane pour discuter avec les responsables intermédiaires des dispositions prises pour enclencher le processus de renouvellement des instances de base du parti. D’ailleurs, Ousmane Tanor Dieng a demandé aux responsables socialistes de prendre des initiatives à la base pour avoir des consensus autour de la question. Sur ce même registre, il a révélé que la coalition au niveau national va rendre publique une déclaration commune et signée de tous les leaders pour exprimer cette volonté d’aller ensemble.
«SI WADE ETAIT PRESIDENT EN 1960, IL FERAIT PIRE QUE BOKASSA ET IDI AMINE DADA»
Selon Ousmane Tanor Dieng, le PS a hérité cette responsabilité historique de Léopold Sédar Senghor. «C’est en effet le Premier Président qui a bâti un Etat fort et une Nation unie, et c’est pourquoi les troubles politiques n’ont jamais d’incidence sur le fonctionnement de l’Etat et ce travail a été bien capitalisé par Abdou Diouf. Mais vu l’état dans lequel il a laissé la République, il est clair que si Me Wade était Président en 1960, il ferait pire que Bokassa et Idi Amin Dada et l’Etat serait chancelant».
«LA TRAQUE DES BIENS MAL ACQUIS DOIT SE FAIRE DANS LE CADRE DE L’ETAT DE DROIT ET DU RESPECT DE LA PRESOMPTION D’INNOCENCE»
Abordant les questions qui agitent l’actualité, Ousmane Tanor Dieng a déclaré que l’arrestation et la détention de Karim Wade est un évènement majeur. C’est parce que, dit-il, c’est une figure symbolique de l’ancien régime, vu la place qu’il occupait dans le système de Wade. Mais de l’avis d’Ousmane Tanor Dieng, c’est également un signal fort lancé par l’Etat dans le cadre de l’exigence de la reddition des comptes. Selon lui, tout laisse croire que l’Etat ira jusqu’au bout, mais il faut que cela se fasse dans le cadre de l’Etat de droit, du respect de la présomption d’innocence, du respect de la défense et d’un procès équitable. Pour lui, c’est trop facile de crier à la justice des vainqueurs, comme le font les dignitaires de l’ancien régime dans le cadre de leur mode de propagande. «La justice doit faire son travail sans y mêler les politiciens», a-t-il conclu.