OUSMANE SOW S'OFFRE EN EXEMPLE À LA JEUNESSE
PREMIER NOIR ET AFRICAIN À L'ACADÉMIE DES BEAUX ARTS
Académicien depuis 2001, c'est en 2013 que le sculpteur sénégalais Ousmane Sow a été installé à l'Académie des Beaux Arts de Paris. Installation qu'il a acceptée pour servir de repère à la jeune génération d'artistes africains. Vendredi soir, un cocktail dînatoire a été organisé en son honneur par le groupe Eiffage
Après son installation à l'Académie des Beaux Arts comme membre associé étranger, le 11 décembre passé à Paris, le sculpteur sénégalais Ousmane Sow a été fêté par le groupe Eiffage vendredi soir. Premier noir et Africain à intégrer cette académie, il est le deuxième Africain, après Léopold Sédar Senghor, à intégrer l'une de ces prestigieuses académies françaises. Cependant, comme tous les grands hommes, il n'en tire aucune vanité. Tel qu'il l'a relevé, en marge du cocktail organisé dans les locaux d'Eiffage. “Si j'avais 30 ou 40 ans de moins, je vous aurais dit que j'ai le mérite et j'aurais fanfaronné. Mais là maintenant, je suis à un âge où tout ce qui m'arrive de bien est miraculeux. Mon admission à l'académie, j'en ressens les honneurs”.
Pour cet homme qui n'a jamais eu “de visées, ni de plans de carrière”, son entrée à l'Académie des Beaux Arts de Paris peut être considérée comme une chance dans son parcours et non pas une consécration. “Les choses sont venues graduellement dans ma carrière et j'ai tout accepté avec gratitude”. Encore que, Ousmane Sow est académicien, depuis avril 2001. Et c'est seulement, en fin 2013 qu'il a organisé sa cérémonie d'installation. “C'est facultatif de faire la cérémonie, mais je m'étais dit, en tant que premier Africain, premier noir, c'était mon devoir ; que les jeunes voient cela. Parce que, si je n'avais pas fait cette cérémonie, ce serait passé inaperçu et les jeunes n'auraient pas de repères. C'est pour eux que j'ai fait cette installation”, a- t-il relevé.
“Pourquoi j'ai choisi Mandela”
Après avoir reçu l'épée symbolisant son installation, Ousmane Sow avait dit qu'il dédiait son sacre à l’Afrique et au père de la nation sud-africaine Nelson Mandela. Artiste engagé, le sculpteur sénégalais explique son choix : “Je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas assez de qualificatifs pour parler des géants dans son genre. Nelson Mandela est au delà de tout ce qu'on dit sur lui. Il est au dessus des mots”. Il salue l'honnêteté de l'homme, sa bravoure ainsi que son humanisme. “C'est quelqu'un qui savait s'arrêter, quand il le fallait. Cela ne signifie rien sous d'autres tropiques, mais en Afrique çà veut dire beaucoup de choses, surtout pour un président de la République”, a-t-il déclaré.
Par ailleurs, ce n'est pas parce qu'Eiffage a reçu le cauris d'or de la responsabilité de l'entreprise (RSE) ou que son directeur est un inconditionnel des arts que l'entreprise a tenu à honorer M. Sow. “C'est un fils qui fête son père aujourd'hui”, a précisé Gérard Sénac qui était également le président du comité de l'épée de cette cérémonie d'installation. Ainsi, ce sont des relations fraternelles et familiales qui lient les deux hommes dont l'amitié entre leurs familles ne date pas d'aujourd'hui.