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CASAMANCE : LES DÉFIS DES RADIOS COMMUNAUTAIRES
Des responsables et animateurs des radios communautaires des trois régions du sud du pays sont à l’école de l’éthique et la déontologie dans le but de conduire des programmes de paix et de coopération transfrontalière avec les Etats voisins. Les implications de l’Acte III de la décentralisation et le passage au numérique sont aussi au menu de cet atelier initié par « World Education/Sénégal » avec le soutien de son partenaire USAID/PGP.
Cette session de formation de trois vise à renforcer les animateurs du réseau des radios communautaires pour la paix et le développement en Casamance dans la conduite des programmes de sensibilisation. Il est notamment attendu de ces acteurs la mise en route d’un dispositif de communication de proximité et transfrontalière dans le cadre de la gestion des conflits et de l’application des principes de bonne gouvernance et de paix sociale.
L’ONG World Education/Sénégal qui promeut cette vision de communication des masses reste convaincu que sans une mise à niveau périodique, le renouvellement des connaissances serait vain. « Je voudrais d’abord remercier l’USAID/PGP qui a financé cet atelier qui entre dans le cadre du grand programme de paix que l’USAID est entrain de dérouler ici en Casamance sur le programme gouvernance et paix au Sénégal. C’est une activité de renforcement des capacités des radios communautaires, qui, comme vous le savez, sont des partenaires des radios communautaires » a déclaré Abdou Sarr le directeur de World Education/Sénégal.
Et de poursuivre « nous insistons beaucoup sur le renforcement des capacités puisque ce sont des radios qui abordent des questions très sensibles comme le conflit mais aussi la coopération transfrontalière » précise –t-il avant de relever que « c’est donc une préparation normale pour permettre à ces radios d’être à un niveau suffisant pour conduire ces programmes. C’est un atelier qui est conduit par un spécialiste de la communication en la personne de Bacary Domingo Mané entouré de jeunes responsables de radios très engagés à servir avec professionnalisme leurs communautés »
Des modules opportuns et instructifs
Décryptant les modules de la formation, le facilitateur Bacary Domingo Mané a fait savoir que « les modules portent sur les principes fondamentaux du journalisme tirés de l’éthique et de la déontologie. Ce sont à coup sûr, des valeurs à garder en bandoulière pour un homme de communication de masse mais surtout ces radios communautaires si proches des populations.
Le journaliste peut décider s’il doit ou non livrer une information et ça c’est l’éthique qui doit le guider ». Il ajoute que « nous avons aussi parlé du journalisme sensible au conflit, être un homme de paix et en cas de conflit qui se déclare, faire en sorte que la version des différentes parties en conflit ressorte ».
Loin de regretter leur déplacement, les participants vantent la valeur ajoutée des connaissances reçues. Parmi eux, une dame surnommée la reine, de son vrai nom Mariama Bobo Diallo de Yiriwa FM de Tanaff note que « cette formation nous a procuré beaucoup de connaissances nouvelles et nous permet d’améliorer nos productions radiophoniques ».
Ces animateurs des radios communautaires sont aussi outillés des implications de la réforme contenues dans l’Acte III de la décentralisation. La coopération transfrontalière est aussi traitée comme thème favorable aux radios communautaires pour raffermir les relations sociales le long des axes frontalières dans le but d’apaiser les différends liés au vol de bétail, au commerce de la noix de cajou, le trafic de bois entre autres.
Enfin, les participants sont tenus informés et sensibilisés au processus de basculement de l’analogie au numérique des équipements de communication à l’horizon juin 2015. Enfin, Yaya Diatta le responsable du programme PGP a dit toute sa satisfaction de voir ces radios mises à niveau dans les efforts de consolidation de la paix en Casamance.