PÉNURIE DE CARBURANT À L'AÉROPORT SENGHOR

Un vol à destination de New-York était cloué au sol durant plus d’heure, mercredi 11 septembre. La cause, selon le pilote de l’avion : une pénurie de kérosène à l’aéroport Léopold Senghor. Cette version est battue en brèche par les autorités sénégalaises contactées par SenePlus.    

Mercredi 11 septembre, aéroport Léopold Senghor. Fin de matinée. Les passagers du vol 217 de la compagnie Delta, à destination de New-York, guettent le décollage, bien calés dans leurs sièges. Initialement prévu à 11h45, il a finalement eu lieu avec plus d’une heure de retard.

C’est à 11h45, après 30 minutes d’attente, que la voix du pilote retentit du cockpit de l’avion. "Il y a une pénurie de kérosène ici à l'aéroport de Dakar depuis deux jours, informe-t-il. Pour l'instant, nous n'avons pas pu obtenir plus des trois-quarts de nos besoins pour effectuer ce vol jusqu'à New-York. Il va falloir attendre encore."

L’attente durera 15 minutes supplémentaires. Le vol s’éleva au ciel enfin, au grand bonheur des passagers qui commençaient à s’impatienter. Mais, au sol, les interrogations fusaient. Au moment où l’information d’un manque de kérosène commençait à circuler, les autorités sénégalaises contactées par SenePlus réfutent.

A en croire un cadre du ministère des Transports, qui a requis l’anonymat, «le directeur de l’aviation civile  dément  la pénurie  de carburant et précise que l’aéroport dispose d’un stock de kérosène de 15 jours». Une information que nous n’avons pas pu vérifier au niveau de ladite autorité. Certains agents de sa structure, joints par nos soins, ayant refusé de se prononcer.

Contacté à son tour, le directeur des Aéroports du Sénégal (Ads), Pape Maël Diop, fait savoir, sèchement, que son service ne s’occupe pas des détails de l’approvisionnement  de l’aéroport Senghor en carburant. 

Du côté de Delta Airlines, on confirme la pénurie de carburant. Un responsable ayant requis l’anonymat informe qu’il y a bien eu rupture de stock entre lundi et mardi dernier, donc la veille du blocage de leur vol. Ce qui confirme la version du pilote américain et prend le contrepied des autorités sénégalaises.

La version de Delta semble d’autant plus crédible que la Société africaine de raffinage (Sar) observe depuis quelques jours un arrêt de son unité ‘’reforming’’. Dans le jargon du raffinage, on appelle cette pause ‘’arrêt métal’’. Il s’agit d’opérations périodiques de maintenance et de révision des installations de la raffinerie.

Cet arrêt, nous dit-on, a lieu tous les cinq ans et répond aux exigences de sécurité auxquelles la Sar a consenti. Ladite société a assuré que cette pause n’aura aucune incidence sur l’approvisionnement en carburant. Mais, apparemment, les effets redoutés ont eu lieu.