PÔLE DE DÉVELOPPEMENT DE LA CASAMANCE
AGRICULTURE, INFRASTRUCTURES, ÉDUCATION, SANTÉ
Après avoir annoncé le démarrage imminent du Projet pôle de développement de la Casamance dans son message à la nation du 31 décembre 2013, le président Macky Sall passe à l’acte. C’est aujourd’hui qu’il lance ce projet, à Ziguinchor.
Le projet Pôle de développement de la Casamance, initié par le chef de l’Etat et qui vise le développement de la région naturelle de la Casamance, repose sur trois axes : la réconciliation, la reconstruction et le développement durable (Rrdd).
D’un coût de 23 milliards de FCfa, le projet bénéficie d’un financement de la Banque mondiale d’un montant de 20 milliards de FCfa, soit 40 millions de dollars, les trois milliards de FCfa restants constituant l’apport de l’Etat du Sénégal. L’objectif ici est d’accroître la productivité agricole dans différentes filières ciblées, en faveur des jeunes et des femmes, mais aussi améliorer l’accessibilité des zones rurales.
Accroître la productivité de cette partie sud du pays est devenu plus qu’une urgence, la Casamance a toujours été considérée comme une partie qui peut jouer le rôle de Californie du Sénégal, tant elle regorge de potentialités hydrauliques, foncières et agricoles inexploitées.
La première cause de cette sous-exploitation de ces potentialités est, sans conteste, le conflit armé qui a secoué la région depuis 1981. En effet, cette guerre a entravé le développement agricole de la zone, des villages entiers ont fui les zones de combat, délaissant en même temps leurs terres et les activités agricoles. La dissémination de mines vient compliquer la situation.
En ciblant les jeunes et les femmes, le Projet pôle de développement de la Casamance donne une chance aux forces vives de la région de contribuer davantage au développement du Sénégal. Occuper sainement la jeunesse casamançaise est un devoir et un défi de taille du gouvernement sénégalais, dans la quête d’une paix définitive.
C’est, par ricochet, combattre la pauvreté. La Casamance est riche de ses ressources, mais ses habitants sont pauvres. D’après la deuxième Enquête de suivi de la pauvreté au Sénégal produit par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd, Esps III 2011), la région de Ziguinchor (56 %) arrive en 10ème position dans le classement des régions les moins pauvres alors que Sédhiou est en 12ème position (58,4 %).
Kolda est la région la plus pauvre avec un taux de 64,1 %. Au Sénégal, le taux national de pauvreté des ménages est de 35,5 %. En réhabilitant, comme prévu, près de 30.000 hectares de rizières, le Projet pôle de développement de la Casamance vise à faire passer la production rizicole de la région naturelle de 80.000 tonnes par an à 260.000 à la fin du projet.
Il est aussi prévu l’aménagement de 30.000 hectares de périmètres horticoles. Ainsi, le Sénégal prend résolu- ment l’option de réduire sa facture des importations de riz et d’impulser ses exportations horticoles. Mais tous ces objectifs ne sauraient être facilement atteints sans les infrastructures routières. Ce volet n’a pas été oublié, puisqu’il est prévu la construction d’infrastructures routières.
Les communautés rurales les plus isolées seront désenclavées grâce à des pistes. Ces villages seront connectés ainsi aux routes menant aux marchés locaux, rendant possible l’écoulement de produits agricoles qui sont jusqu’ici condamnés à pourrir dans certaines contrées.
Le projet prévoit aussi la réalisation d’infra- structures sanitaires et scolaires. Ainsi, un développement socioéconomique de la Casamance pourrait être la meilleure manière, pour les fils de la région, d’oublier les décennies cauchemardesques.