PAPE ALY GUEYE GAGNE TOUJOURS DES MARCHES DE LA SENELEC
EN LIBERTE PROVISOIRE POUR DETOURNEMENT DE DENIERS PUBLICS
Inculpé pour détournement de deniers publics, faux et usage de faux, Pape Aly Guèye, le patron de Myna distribution technimex (Mdt) achète une liberté provisoire à 8 milliards, 6 milliards en chèques et le reste en biens immobiliers. En dépit de ce contentieux avec la justice, son entreprise gagne toujours des marchés à la Senelec.
« Myna Distributions a récemment gagné un marché d’un milliard à la Senelec, alors qu’elle continue de causer beaucoup de préjudices à l’entreprise », révèle Haby Dieng, secrétaire générale adjointe du Sutelec. Cette informe dévoile son caractère scandaleux, si l’on se souvient de micmacs auxquels l’entreprise est trempée. Son propriétaire, Pape Aly Guèye, vient de s’offrir récemment une liberté provisoire à 8 milliards, dans la cadre de la traque des biens mal acquis. Inculpé pour détournement de deniers publics, faux et usage de faux, le patron de Myna distribution technimex (Mdt) a cautionné 6 milliards en chèques et le reste en biens immobiliers, pour recouvrer sa liberté. En plus, Myna distribution technimex (Mdt), société contractante avec le Sénégal, tarde encore à livrer des projets déjà payés.
Les ouvrages prévus pour la deuxième phase du projet phare de renforcement du réseau Moyenne tension de Dakar, dénommé « Plan quinquennal Distribution 2005-2009 » (2ème phase), tardent toujours à se concrétiser. Financé à hauteur de 7 milliards 300 millions, la réalisation de ce projet dont l’appel d’offres a été lancé en 2005 et destiné à améliorer la qualité du service et à rendre plus puissant le réseau électrique dakarois, est à la charge de Myna Distribution Technimex (Mdt). Une Petite et moyenne entreprise (Pme) dirigée par le sieur Pape Ali Guèye.
Le projet avait démarré ; mais jusqu’en 2010, il n’arrive pas à son terme, à cause des défaillances de Mdt. « Les délais de réalisation ont expiré depuis fort longtemps, mais l’impunité continue de régner en maître », se désole le Sutelec.
Pour le cas précis du projet de renforcement du réseau de Dakar, aucune retenue n’a été appliquée, encore moins de sanction infligée à l’encontre de Myna Distribution. Au contraire, selon nos sources, en lieu et place de représailles, le groupement Myna Distribution aurait même reçu des intérêts à hauteur de 8,5% pour un marché qu’il n’arrive toujours pas à exécuter. « Il n’y a point eu de pénalité. Mieux, le fournisseur s’est fait payer des intérêts et une traite a été remplacée par un chèque, un paiement à vue », précisent les mêmes sources.
D’après les termes du contrat liant la Senelec au groupement Myna Distribution Technologies, le projet devait être terminé en 2008. Mais la réalité du terrain et les avis de certains techniciens révèlent une tout autre situation. Loin d’être livrés, ces travaux sont, pour la plupart, à l’arrêt et certains n’ont même pas encore démarré. Globalement, Myna Distribution n’a pu atteindre qu’un faible taux de réalisation de11%. Aujourd’hui, sur les 51 postes à construire concernant la partie Génie Civil, un seul est terminé (celui de Ouakam Ecole).
Après plusieurs relances, la direction de l’équipement introduit une lettre de mise en demeure pour Myna auprès de la Direction générale, « lettre restée sans suite malgré un rapport d’inspection en 2009 et le rapport de la Cour des comptes sur cette affaire », d’après des sources de la Senelec.
Et d’ajouter : « Le projet d’un montant prévisionnel de 7 300 millions a été facturé pour 5 300 à Senelec, alors que 17% du projet est réalisé physiquement. Soit un préjudice de presque 3 300 millions (contentieux sur le matériel qui est en train de pourrir sur l’aire de stockage de Hann) ». Selon Mme Dieng, la Senelec n’a pas porté plainte, mais « elle a commis un huissier qui est venu constater le préjudice ».