Pape Dieng veut criminaliser la fraude
VOL D’ELECTRICITÉ, BRANCHEMENTS CLANDESTINS

Avec des pertes estimées à 20 milliards de FCfa, la fraude sur l’électricité coûte cher à la Senelec. Raison pour laquelle la direction générale prône l’adoption d’une loi visant à considérer la fraude sur l’électricité comme un détournement de deniers publics.
Pour redresser à la Société nationale d’électricité (Senelec), il semble que les nouvelles autorités ne vont lésiner sur aucun moyen. Quitte même à employer des méthodes fortes pour stopper la saignée qui a longtemps obéré les caisses de l’entreprise. «L’AS» a appris de sources dignes de foi que la Direction générale de la Senelec a émis une proposition allant dans le sens de criminaliser la fraude sur l’électricité en l’érigeant au rang de «détournement de deniers publics». Le mot est certes fort, mais les vols d’électricité et les branchements illégaux ont sérieusement chahuté la Senelec. Et si rien n’est fait, c’est l’entreprise elle-même qui risque de se retrouver à genoux. De sources autorisées, les pertes engendrées par les vols d’électricité se chiffrent à quelque 20 milliards de FCfa.
A l’état de projet, la proposition est actuellement sur la table de la tutelle au ministère de l’Energie et des Mines. Quant au chef de l’Etat, il nous revient qu’il n’aurait pas opposé un veto à Pape Dieng. Mais le plus cocasse dans cette affaire de fraude sur l’électricité, c’est que les profils ne concernent pas seulement le Sénégalais lambda. Des agents de la Senelec se sucrent bien sur le dos de leur entreprise par des pratiques peu orthodoxes. Une source révèle même que la femme d’un responsable de la Senelec en fait un usage sidérant, alors que la norme veut que l’usage soit seulement personnel. Toutes choses qui ont amené la Direction générale à vouloir limiter la casse.
Toutefois, ce retour à l’orthodoxie ne veut aucunement dire que les avantages des agents seront supprimés. Ils seront tout juste rationnalisés, confie une voix autorisée.
En tout cas, si cette proposition de loi vieille d’une dizaine d’années passe, le Sénégal risque de se mettre à l’école rwandaise. Au pays de Paul Kagamé, la fraude sur l’électricité est sévèrement réprimée, à telle enseigne qu’il est inimaginable qu’une personne s’y adonne. Si vous commettez ce délit dans ce pays, une amende d’un million vous tombe dessus, plus la facture à payer. Si c’est une société, c’est 10 millions de FCfa.