PASSATION DE POUVOIR ENTRE LES PREMIERS MINISTRES
GUINEE-BISSAU
Bissau, 23 sept 2015 (AFP) - Le nouveau Premier ministre de Guinée-Bissau, Carlos Correia, s'est engagé mercredi à poursuivre les chantiers de son prédécesseur Domingos Simoes Pereira, lors de la passation de pouvoir entre les deux hommes à Bissau, a constaté un correspondant de l'AFP.
La cérémonie de passation de pouvoir s'est déroulée au siège de la Primature (cabinet du Premier ministre) en l'absence du chef de l'Etat José Mario Vaz qui, comme les ancien et nouveau Premiers ministres, est membre du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, majoritaire au Parlement).
M. Correia, 81 ans, a indiqué avoir été surpris par sa nomination le 17 septembre, à son âge et après son parcours: vétéran de la lutte pour l'indépendance du pays, ancien chef du PAIGC, il fut Premier ministre à trois reprises (1991-1994, 1997-1998, 2008) et est actuellement un des vice-présidents du parti présidé par Domingos Simoes Pereira.
"Mais c'est une nouvelle responsabilité que je ne pouvais pas fuir, surtout en cette période troublée que le pays traverse", a-t-il déclaré. La Guinée-Bissau, ex-colonie portugaise d'Afrique de l'Ouest, a connu plusieurs semaines de blocage politique à la suite du limogeage, le 12 août, du Premier ministre Domingos Simoes Pereira par le président José Mario Vaz, élu en mai 2014.
Selon leurs entourages, MM. Vaz et Pereira ne s'entendaient pas depuis plusieurs mois sur la manière de diriger le pays. Le 20 août, le président Vaz avait nommé un nouveau Premier ministre, Baciro Dja. Sa nomination, contestée par le PAIGC, ayant été invalidée par la Cour suprême, M. Dja a démissionné le 9 septembre.
Carlos Correia - dont le nom a été proposé par le PAIGC pour le poste - a salué "le travail accompli par l'ancien Premier ministre" et a promis de poursuivre les travaux engagés par le précédent gouvernement. Domingos Simoes Pereira a de son côté rendu hommage à M. Correia qui, a-t-il affirmé, "mérite le respect et l'admiration de tous" eu égard à son parcours.
"Il a toujours été prêt à servir la Nation" et tous les Bissau-Guinéens devraient le soutenir dans sa nouvelle mission, a-t-il estimé.
Aucune indication n'était disponible sur la date de formation du nouveau gouvernement dans ce pays de 1,6 million d'habitants ayant connu de nombreux coups d'Etat réussis ou avortés depuis son indépendance depuis 1974. L'instabilité politique et la pauvreté y ont facilité l'implantation de narcotrafiquants, sous la protection présumée de hauts responsables de l'armée.