PAYS DE LA SOIF : UNE EAU RARE, CHÈRE ET PORTEUSE DE MORT

Dans cette localité, les vendeurs de glace et d’eau fraîche se frottent les mains, car la glace est vendue à 500 F le sachet. Actuellement, ils sont très nombreux à se lancer dans le commerce de l’eau, car c’est une activité qui produit beaucoup de bénéfices dans le site, comme le confie Fatou Touré, vendeuse.
Face à ce péril, les populations exigent le forage de puits afin d’alléger leurs souffrances.
Néanmoins, dans les sites d’orpaillage, rien n’est gratuit ; c’est le monde des affaires. C’est du chacun pour soi et Dieu pour tous. On n’hésite pas à ignorer son propre parent, surtout quand il manifeste des signes de maladie, parce que dans cet univers, comme dit le proverbe bambara, «councoli ka tout nafouli ka boo» (les gens sont préoccupés par la monnaie, et advient que pourra).
Dans ces milieux à forte concentration humaine, il devrait y avoir un service d’hygiène pour non seulement contrôler la qualité de l’eau, mais aussi et surtout les produits consommables qui viennent de partout et vendus à des prix exorbitants. La sécurité des personnes et des biens incombant à l’Etat, la présence de sapeurs-pompiers, de policiers et de gendarmes sur ces sites devrait être une exigence. Mais, le constat est net. Ils ne sont perceptibles nulle part dans ces trois grands sites visités.
La plupart de ces orpailleurs sont des cadavres ambulants faute de structures de santé. À Kharakhéna, la pénurie d’eau constitue un véritable danger pour ces populations à 90% constituées de jeunes ; lesquelles représentent la plus importante couche sociale enrôlée dans ce travail aux conséquences énormes.