PERL A LA COTE !
JE SUIS PERL ! Des hommes et des femmes ont décidé de dépasser le seuil d’indignation et du catastrophisme, pour crier haut leur colère. Grâce à eux des voix fusent de partout pour dénoncer l’ignominie

Il faudra bien s’y préparer et s’y habituer. La PERL est désormais installée dans nos mœurs, nos cœurs et nos consciences. D’émotion, elle est passée à raison. Le réveil peut paraître audacieux pour certains, brutal pour d’autres. Peut-être même un tantinet tardif, pour beaucoup. Mais il est prégnant, comme ce sursaut éthique que dix ans durant des hommes et des femmes prométhéens, tentent d’instiller dans notre trivialité quotidienne.
Parce que PERL est un état d’esprit avant tout, elle nous habite. Parce que PERL est une révolte contre la privatisation du littoral, de Saint-Louis à Ziguinchor. Et plus singulièrement la côte de Dakar, elle nous pousse à décroiser les bras et décrasser notre cortex. Elle va donc continuer de nous aiguillonner les flancs pour nous rappeler à notre conscience citoyenne pour éviter l’endormissement et les faux-fuyants.
Être PERL, c’est en quelque sorte, vivre de cette sève nourricière qui réactualise notre indignation permanente contre le scandale écologique, environnemental, social, voire économique, qu’est la privatisation de la Corniche.
Être PERL, c’est comprendre que les risques et conséquences de l’action ne sont rien comparativement aux risques et conséquences d’une confortable inaction (John Kennedy dixit). En vérité, il existe et prolifère dans notre pays une catégorie de personnes qui pensent que leur prédestinée doit les conduire à s’approprier le littoral, ce bien commun dont la nature nous a dotés. Que leur statut leur donne un droit de vie ou de mort sur les citoyens, en décidant de nous enfermer dans un couloir infecte de gaz carbonique. Et de boucher toutes les belles perspectives sur l’océan Atlantique.
Et qu’à l’instar de leur position sociale (et politique), le meilleur marteau qu’ils détiennent, ils s’en servent en prenant tout le monde pour des «clous» (Barak Obama dixit).
À nous de montrer que nos têtes sont pensantes et bien faites. Et pas du tout disposées à recevoir des coups de marteau comme on nous en administre depuis si longtemps. Fort heureusement, des hommes et des femmes ont décidé de dépasser le seuil d’indignation et du catastrophisme, pour crier haut leur colère. Grâce à eux des voix fusent de partout pour dénoncer l’ignominie.
La presse et le monde de la communication s’en mêlent. Les artistes, entrent déjà en scène et mettront leur talent au service de la cause. Des officiels encore dans les limbes du devoir de réserve lancent secrètement des cris d’orfraie et signalent les facéties d’un système odieux de patrimonialisation. D'autres, libérés de la contrainte administrative, se joignent à la PERL pour lever d’autres coins du voile (j’allais dire, du vol ou du viol de notre conscience).
Que nous courrions le risque d’apparaître comme une meute de chiens qui aboient lors que la caravane passe... Soit ! Mais notre indignation est juste et décomplexée. La PERL est devenue une chaîne de valeurs fondée sur la solidarité transfrontalière et trans-générationnelle. Pour ne pas que la PERL ne reste qu’un cri de survie, c’est par l’action permanente, déterminée qu’elle sera une vraie plate-forme d’incubation sociale et citoyenne. C’est là que l’indice PERL, en flèche, aura sa valeur et son sens.