PHYSIONOMIE DU GOUVERNEMENT MIMI TOURE
Sept entrées, un retour, six départs, une faible représentation des femmes, le «bannissement» des femmes apéristes…Ce sont là les faits saillants du remaniement ministériel intervenu avant-hier et ayant consacré la promotion d’Aminata Touré à la Primature. Composé de 32 ministres, le gouvernement Mimi Touré fait l’affaire d’Abdoulaye Daouda Diallo, Abdou Latif Coulibaly qui voient ainsi leurs pouvoirs renforcés. Au même moment, la déception a dû être grande chez Thierno Alassane Sall, Aly Ngouille Ndiaye et Abdoulaye Bibi Baldé, délestés.
Sur le plan numérique, le gouvernement Aminata «Mimi» Touré ne diffère pas beaucoup de l’équipe dirigée par Abdoul Mbaye. De profondes mutations sont notées dans l’attelage gouvernemental formé hier par le Président Macky Sall sur proposition de son nouveau Premier ministre Aminata Touré.
En effet, au-delà de l’ossature laissée par son prédécesseur Abdoul Mbaye, la nouvelle locataire compte s’appuyer sur d’autres expertises pour mener sa mener. D’autant que sept nouvelles personnalités font leur entrée dans le gouvernement : Me Sidiki Kaba, Me Oumar Youm, Diène Farba Sarr, Anta Sarr, Maïmouna Ndoye Seck, Amadou Bâ, Makhtar Cissé, Dr Papa Abdoulaye Seck et Mor Ngom.
C’est de la France où il se trouvait que Me Sidiki Kaba a été appelé hier en début de matinée pour hériter du stratégique département de la Justice. Annoncé à un moment donné à la Chancellerie en remplacement de la «Dame de fer», Me Oumar Youm atterrit au ministère de l’Aménagement du territoire et des Collectivités locales.
La surprise du chef a été la nomination de Diène Farba Sarr comme ministre de la Promotion des investissements et des Partenariats. En intégrant le gouvernement, ce proche parmi les proches de Macky Sall signe ainsi son départ de la tête de l’Apix. Parmi les bleus qui vont assister pour la première fois à un conseil des ministres, figurent également Papa Abdoulaye Seck et Maïmouna Ndoye Seck.
Le premier remplace Abdoulaye Bibi Baldé à l’Agriculture tandis que celle qui était jusqu’ici la présidente de la Commission pour la restructuration du secteur de l’énergie (Crse) est promue ministre de l’Energie. Surgie de nulle part, Anta Sarr est venue «arracher» le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance où on annonçait Sokhna Awa Diop Mbacké qui, d’ailleurs, a été consultée à cet effet.
Retour en zone de Mor Ngom
Directeur de cabinet du président de la République depuis bientôt un an, Mor Ngom effectue, à la faveur de ce remaniement ministériel, un retour en zone. Il va désormais occuper le fauteuil de ministre de l’Environnement et du Développement durable.
Les six têtes coupées
Une des rares femmes responsables de l’Alliance pour la République (Apr) à figurer dans le précédent attelage gouvernemental, Mariama Sarr a été remerciée. D’après de fortes rumeurs, elle a boudé le ministère de l’Aménagement du territoire et des Collectivités locales qui lui a été proposé au cours de sa consultation.
A défaut du ministère de la Femme qu’elle occupait jusqu’ici, elle a préféré partir. Autres dames, mêmes désillusions. Comme Mariama Sarr, Arame Ndoye et Seynabou Gaye Touré ont été limogées. La première a été perdue par l’acte III de la Décentralisation tandis que la désormais ex-ministre des Sénégalais de l’Extérieur avait du mal à imprimer sa véritable marque dans son département. Amadou Kane, Youssou Ndour et le Gl Pathé Seck ne font plus partie du gouvernement. Ils ont respectivement quitté l’Economie et les Finances, le Tourisme et l’Intérieur.
Pathé Seck a été emporté par le scandale de la drogue dans la Police tandis que Youssou Ndour faisait depuis quelques semaines l’objet de sérieuses contestations de la part des hôteliers et autres acteurs du tourisme. Amadou Kane (cf texte de Pape Ismaïla Keita).
Délestés
Limogé du département de l’Agriculture qu’il a cédé à Papa Abdoulaye Seck en pleine campagne agricole pour se retrouver au Plan (poste ressuscité), Abdoulaye Bibi Baldé a été sérieusement désavoué par le Président Macky Sall. Non seulement, il a reçu un terrible désaveu de la part du chef de l’Etat, mais aussi il a été délesté. Même situation pour Thierno Alassane Sall. Malgré son statut de patron des cadres de l’Apr, le Thiessois a été «amputé» à la faveur du gouvernement Mimi Touré.
Ministre des Infrastructures et des Transports dans le précédent gouvernement, Thierno Alassane Sall vient d’être amputé du stratégique département des Transports aériens qui a été confié à Oumar Guèye qui le cumule avec celui du Tourisme. Manifestement emporté les marchés de gré à gré, le Pcr de Sangalkam cède ainsi le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement à Pape Diouf qui quitte la Pèche et les Affaires maritimes dont hérite Aly Haïdar.
Sur les trente-deux ministres, seuls cinq (Awa Marie Coll Seck, Anta Sarr, Aminata Mbengue Ndiaye, Maïmouna Ndoye Seck et Khoudia Mbaye Seydi) sont des femmes. Ce qui traduit la faible représentativité des femmes dans le gouvernement Mimi Touré. Lequel a cependant consacré le renforcement de Abdou Latif Coulibaly. De ministre de la Promotion de la Bonne Gouvernance, porte-parole du Gouvernement, le journaliste devient ministre de la Promotion de la Bonne Gouvernance, chargé des Relations avec les institutions, porte-parole du Gouvernement.