PLUS DE 15 PICK-UP ET DEUX BUS DE LA GENDARMERIE, DES CENTAINES DE POLICIERS MOBILISES
DISPOSITIF SECURITAIRE AUTOUR DU PROCES DE KARIM WADE
Au rythme où vont les choses, le procès de Karim Wade est parti pour battre le record en matière de sécurité dans l’histoire politico- judiciaire du Sénégal. Hier, pendant que les audiences se déroulaient dans la salle 4, le Palais de justice de Dakar grouillait de forces de sécurité. Police et gendarmes, sur le qui-vive, avaient transformé les lieux en une véritable forteresse.
Plus les jours passent, plus le procès de Karim Wade mobilise. Du côté des forces de l’ordre tout comme chez les partisans de l’ancien ministre des Infrastructures, c’était le rappel des troupes. Sur l’esplanade du tribunal, une quinzaine de Pick-Up de la gendarmerie et des véhicules des officiers immatriculés Ad étaient garés çà et là. Les hommes en bleu qui s’occupaient de la sécurité à l’intérieur du tribunal ont reçu les dernières consignes. En garde-à-vous, tenue correcte à leur descente des voitures, l’arme brandie vers le haut pour saluer le passage d’un officier qui donne les dernières consignes, les gendarmes sont prêts à maintenir l’ordre à tout prix. Le pourtour du tribunal est réservé aux éléments de la police qui, comme le premier jour du procès, contrôlent et fouillent au corps les visiteurs. Des sentinelles de la police sont positionnées sur toutes les voies qui mènent au tribunal.
Des éléments de la Bip (Brigade d’intervention polyvalente) et des renseignements généraux (Rg) en civil infiltrent la foule. Ils étaient reconnaissables par leurs gestes.
SÉCURITÉ MAxIMUM AUTOUR DU PALAIS DE jUSTICE ET EN BANLIEUE
A Rebeuss, les populations ont beaucoup décrié cette situation. Des check point ont été aménagés, ceinturant tout le quartier et interdisant aux populations de vaquer librement à leurs occupations. Cette scène illustre à suffisance la détermination des policiers de ne laisser personne s’approcher du tribunal. Une lavandière qui voulait déverser comme à son habitude de l’eau sur le bas-côté de la chaussée, a été stoppée net dans son élan.
Excès de zèle, quand tu nous tiens. Ce comportement déplacé du policier a fait sortir de ses gonds un sexagénaire qui suivait la scène. Ruant dans les brancards, il déclare : «C’est désolant ce que nous vivons depuis quelques jours. J’étais là en 1962 quand Mamadou Dia avait été accusé de coup d’Etat. Lorsqu’il a été cueilli à l’Assemblée, toute la capitale était en état de siège. Mais ce qui se passe à Rebeuss ces derniers jours est aussi écoeurant qu’inquiétant. L’actuel régime doit savoir que seul le pouvoir divin est éternel», dit-il. Au moment où nous mettions sous presse, nous avons appris que le même dispositif a été mis en place dans toute la ville de Dakar. Ses points névralgiques étaient contrôlés.
A Keur Massar, Fass Mbao, Thiaroye, Pikine en passant par Guédiawaye et les zones stratégiques de Niarry Tally et…Colobane, c’est le qui-vive. Les forces de l’ordre ont maîtrisé la situation et étouffé dans l’oeuf les dernières tentatives de manifestation des mouvements de soutien en faveur de Karim. En alerte maximum, les brigades de gendarmerie, les commissariats et les postes de police étaient renforcés par les éléments de la Légion de gendarmerie d’intervention (Lgi) de Mbao, soufflent nos sources.