POUR SA "QUENELLE" ANELKA ATTEND LA DÉCISION DE LA FA
Nicolas Anelka, qui a plaidé non coupable via Facebook pour sa "quenelle", considérée par certains comme un geste antisémite, attend désormais la décision de la Fédération anglaise (FA) jeudi soir.
La FA a donné à l'ancien international français jusqu'à 19h00 (française, 18h00 GMT) ce jeudi pour plaider coupable ou non. Dans le premier cas, le joueur pouvait connaître dès ce jeudi sa sanction.
Mais, fidèle à sa réputation, le joueur de West Bromwich Albion (WBA) s'est défendu mercredi sur sa page Facebook, s'interrogeant sur la "légitimité" de l'expert anglais chargé d'analyser une polémique française, demandant ni plus ni moins à la FA... "d'enlever les charges" contre lui. Ce qui n'a aucune chance d'être entendu.
Si sa position n'a pas changé d'ici à la fin de l'après-midi, Anelka, mis lundi en accusation par la FA dans un document de 34 pages, sera donc ultérieurement convoqué, sans doute dans les jours qui viennent, par une commission indépendante de trois membres. Selon les habitudes de la FA en la matière, il pourrait dès ce jeudi soir connaître la date de son audition.
Il encourt une suspension d'au moins cinq matches, mais il n'y a pas de peine maximale.
Et s'il n'accepte pas les charges, la commission peut en tenir compte et alourdir à discrétion sa peine, a précisé jeudi un porte-parole de la FA.
Son avenir en question
Le règlement permet également à Anelka de faire appel s'il juge disproportionnée la sanction infligée.
Un tel cas de figure poserait néanmoins la question de son avenir comme joueur de WBA puisque, après avoir offert à Anelka un soutien de circonstance en garantissant son temps de jeu, son club a ensuite entrepris de modifier son positionnement.
Le contrat du joueur, recruté lors de l'été 2013, expire en juin et, selon The Times, WBA n'a pas l'intention de le prolonger. Même si rien n'a encore été décidé, le club pourrait même étudier les possibilités d'une rupture en cas de sanction alourdie, précipitant ainsi vraisemblablement la fin de carrière de l'enfant-terrible du foot français à 34 ans.
Mercredi, le quotidien anglais annonçait également que le club de Premier League avait prévenu son joueur qu'il ne lui accorderait aucun soutien financier s'il rejetait les charges. Auparavant, il lui avait demandé de ne plus agir ainsi.
En leur temps, Chelsea et Liverpool avaient pleinement soutenu John Terry et Luis Suarez, accusés de propos racistes.
WBA se retrouve contraint de prendre ses distances avec son joueur car sa "quenelle" a déjà eu des conséquences économiques.
Les sponsors s'interrogent
Zoopla, une société d'annonces immobilières possédée en partie par l'homme d'affaires de confession juive Alex Chesterman, a ainsi décidé lundi de mettre fin à son contrat de sponsor maillot de WBA au terme de la saison.
Jeudi, d'autres partenaires financiers ne cachaient pas qu'ils réfléchissaient également aux suites à donner à cette affaire.
"Nous attendons de voir ce que la FA va faire", a ainsi reconnu Thomas Zimmerling, porte-parole de la compagnie textile Jack Wolfskin qui a encore un contrat de 18 mois avec le club. "S'il est reconnu coupable de comportement raciste, nous reconsidèrerons notre engagement avec WBA".
L'horloger Holler compterait également les minutes qui sépare "Nico" de l'heure butoir pour voir s'il convient ou non de prolonger avec WBA un contrat qui court jusqu'à la fin de la saison.
De plus en plus seul, l'attaquant s'est donc fait son propre avocat sur ses réseaux sociaux, répétant "je ne suis ni antisémite ni raciste", traduisant sa "quenelle" réalisée le 28 décembre sur la pelouse de West Ham (3-3), comme une "dédicace" anti-système à son ami Dieudonné, l'humoriste-polémiste français qui en est l'inventeur.
La "quenelle" -un bras tendu vers le bas, l'autre bras replié touchant l'épaule- est au coeur d'une vive polémique en France et a été qualifiée de "salut nazi inversé" par la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme).